Treize députés ivoiriens issus du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti présidentiel) réunis au sein d’un mouvement dénommé «Synergie 2020», ont dénoncé lundi à Abidjan, un « débat purement politicien et inutile » sur la mise en place du Bureau de l’Assemblée nationale ivoirienne.
« Synergie 2020 constate avec surprise qu’un débat est né au lendemain de la mise en place du Bureau de l’Assemblée nationale. Un débat purement politicien au sens le plus abject du terme. Un débat inutile aussi bien dans la forme que dans le fond », a estimé Mahamadou Kébé, le président de ce mouvement.
Entouré d’autres membres de ce mouvement, M. Kébé a réaffirmé leur «soutien ferme » dans ce débat à Amadou Soumahoro, le président de l’hémicycle ivoirien.
Mardi dernier, des députés de l’opposition issus de trois groupes parlementaires ont annoncé leur retrait de la médiation initiée par la représentante de l’Union africaine ( à la demande du président de l’Assemblée nationale) en vue de la mise en place du Bureau du parlement dans lequel ils disent être sous-représentés.
« Dans le fond, les groupes parlementaires qui se plaignent en se présentant comme des groupes parlementaires de l’opposition font croire qu’ils sont sous-représentés dans le bureau. Sur la base de quoi ? De quel calcul? La constitution ivoirienne parle de représentativité adéquate et effective et le règlement de l’Assemblée nationale parle de reflet. Il n’est nullement fait mention de proportionnel comme veulent le faire croire les néo-opposants», a poursuivi M. Kébé.
Selon «Synergie 2020», il s’agit de la représentativité et non de la proportionnelle, estimant qu’il existe en la matière une jurisprudence. Notamment la composition du premier bureau de l’Assemblée nationale sous le président démissionnaire Guillaume Soro.
« En conclusion, si le législateur n’a pas clairement écrit proportionnelle, c’est qu’il ne pensait pas proportionnelle. Il faut éviter de le laisser croire. Par ailleurs, il ne sert à rien de donner l’impression que l’on peut bloquer le fonctionnement de l’Assemblée nationale pour une question de poste », a encore poursuivi M. Kebé, appelant à la « conscience professionnelle de nos collègues députés de l’opposition et les inviter à prendre leur place dans le bureau ».
Selon la députée Yasmina Ouégnin, la porte-parole de ces trois groupes parlementaires de l’opposition (PDCI-RDA, Rassemblement et Vox Populi), cette décision de se retirer de la médiation sur la mise en place du Bureau de l’hémicycle découle de la « volonté manifeste et continue du président de l’Assemblée nationale de violer la constitution de notre pays et le règlement de notre institution ».
En outre les trois groupes parlementaires ont décidé « de ne plus appartenir au Bureau de l’Assemblée nationale illégalement constitué ainsi qu’aux bureaux des différentes commissions permanentes, d’engager toutes les actions légales, au plan national et international, à l’effet de corriger ce grave dysfonctionnement et d’exercer un recours juridictionnel dans les meilleurs délais».
Le mouvement « Synergie 2020» qui a été créé le 17 avril dernier à Abidjan, se veut un réseau de «solidarité et d’actions» entre les 13 parlementaires, tous membres du RHDP.
LB/ls/APA