Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, président du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir), a exprimé mercredi son « immense douleur » en mémoire de Amadou Gon Coulibaly, lors d’une cérémonie d’hommage du parti au Premier ministre défunt, au Palais des Sports de Treichville, dans le Sud d’Abidjan.
«Ma douleur est immense, elle est profonde », a dit M. Ouattara dans un bref discours, indiquant que la dépouille du Premier ministre défunt, Amadou Gon Coulibaly, devrait « quitter Abidjan cet après-midi pour Korhogo (nord ivoirien), la ville qu’il adorait, qui l’enthousiasmait ».
« Nous avons arrêté de faire le 40e jour du décès de Amadou Gon Coulibaly à Korhogo (sa ville natale) le dimanche 16 août 2020 », a annoncé M. Ouattara, avant d’ajouter « d’ici là j’aurais récupéré partiellement et il me sera possible de rendre un hommage particulier à ce grand homme d’Etat».
Venus de divers horizons, les militants, par milliers, ont rendu un vibrant hommage au Premier ministre défunt, Amadou Gon Coulibaly, président du directoire de la formation politique, en présence de Alassane Ouattara et son épouse.
Sur une bannière portée par un portique, abritant la loge officielle, est gravé « Merci le lion, merci AGC (Amadou Gon Coulibaly). Ministres, présidents d’institutions et autorités administratives et politiques proches du pouvoir sont venus nombreux exprimer leur adieu au Premier ministre défunt.
Les militants ont pris d’assaut le terrain du Palais des Sports de Treichville pour pleurer le lion, Gon Coulibaly, le candidat du Rhdp pour l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Certains, arborant des casquettes et T-shirts sur lesquels l’on pouvait lire « adieu AGC » ou « à jamais dans nos cœurs ».
Plusieurs cadres du Rhdp se sont succédés au pupitre pour témoigner du Premier ministre défunt qui a tiré sa révérence, le 8 juillet 2020, après un Conseil des ministres des suites d’un malaise cardiaque. Parti le 2 mai à Paris pour des soins, il est rentré dans son pays le 2 juillet 2020.
« Nous étions prêts pour une campagne (électorale) de grande classe, mais Dieu en a décidé autrement », a déclaré le ministre-gouverneur Robert Mambé, dans un discours, laissant transparaître des émotions : « va en paix, frère, que la miséricorde de Dieu soit avec toi ».
Anne Ouloto, ministre de la Salubrité et de l’assainissement, « ce jour (hommage du Rhdp à son président du directoire du parti) est un jour de pénitence et d’épreuve, de même que le jour de son décès ».
Prêter sa voix à une oraison, dit-elle, est un supplice de voir que son « grand frère, le lion (comme l’on le surnomme), a cessé d’émettre son rugissement ». Pour elle, il a été bel et bien le meilleur profile désigné pour représenter le Rhdp à la présidentielle d’octobre 2020.
Kobenan Adjoumani, un transfuge du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), ex-allié au pouvoir, le Rhdp devra remporter cette élection dès le premier tour, car se sera « le plus bel hommage » que le parti puisse rendre à son illustre disparu.
Bien que cette perte peut susciter quelques inquiétudes chez certains militants, les membres du Rhdp n’ont aucune raison de se laisser convoquer au tribunal du doute, a-t-il lancé, invitant tous les militants à garder la sérénité et à supporter le deuil sans crainte.
« La présence du président Ouattara à la tête du Rhdp est une source de réconfort et un gage de sécurité qui donne des frissons à nos adversaires déjà agités », a-t-il rassuré, déplorant que des personnes mal intentionnées trouvent dans ce deuil l’opportunité de semer la division du Rhdp en distillant de fausses rumeurs.
« Le Rhdp ne connaîtra pas de saignée parce que nous sommes des Houphouëtistes », a-t-il poursuivi, tout en invitant les militants à retrousser les manches pour les prochaines joutes électorales.
Le directeur exécutif du Rhdp, Adama Bictogo, lui, a laissé entendre comme des pleurs, Amadou Gon Coulibaly, fils du patriarche Peleforo Gbon Coulibaly, « où es-tu, tu nous avais dit que tu es revenu prendre ta place aux côtés de Ouattara ».
Sa disparition, brusque, a été une onde de choc pour le Rhdp, et perturbe le calendrier du parti au pouvoir, qui devra au plus vite trouver un candidat consensuel pour ces joutes électorales qui s’annoncent épiques.
Le chef de l’Etat Alassane Ouattara a décrété un deuil national de huit jours, du 10 au 17 juillet 2020. Son « fils » politique, Gon Coulibaly, un collaborateur depuis 30 ans, quitte les siens à l’âge de 61 ans. Il devrait être inhumé vendredi à Korhogo, sa ville d’origine.
AP/ls/APA