Cité parmi les disciplines sportives qui ont fait les beaux jours du sport en Côte d’Ivoire dans les années 90, le cyclisme ivoirien se remet, difficilement, d’une léthargie dans laquelle il est plongé depuis près de deux décennies, malgré la bonne volonté du président fédéral Dr Allah Kouamé de faire rouler le vélo sur les pistes du pays.
Si ce n’est pas encore le coma, le cyclisme ivoirien est à une phase clinique très avancée qui nécessite une mobilisation générale pour sauver ce « soldat » qui a tant donné à la Côte d’Ivoire et qui paye, aujourd’hui, le tribut des reformes budgétaires imposées par le gouvernement en matière de financement du sport ainsi que la rareté de gros sponsors.
« Ce sont les moyens qui nous font défaut », plaide Dr Allah Kouadio, à la tête de la Fédération ivoirienne de cyclisme (FIC) depuis 2013 après avoir assuré l’intérim, pendant deux ans, du président Eugène Dié Kacou, démissionnaire.
Réélu en 2017 pour un mandat de quatre ans, Dr Allah Kouadio est d’avis que «le cyclisme, l’une des disciplines phares du sport en Côte d’Ivoire, est en perte de vitesse ».
« Les grandes compétitions, les grands tours qui réunissaient de grandes équipes en provenance des pays d’Afrique, d’Europe…sur nos circuits se raréfient. Notre discipline, ayant pour terrain de jeu les routes, a été victime de la partition du pays pendant dix ans du fait de la crise militaro-politique de 2002 », explique le président Allah.
Cependant, reconnaît-il, la fédération d’alors a multiplié les compétions locales comme « le Tour de l’Est, le Tour de l’Or Blanc et le Tour de l’Ouest » pour maintenir la cadence. Trop juste pour faire revenir les « gros sponsors » lors de l’organisation en 2012 du Tour de la Côte d’Ivoire, rebaptisé « Tour de la Réconciliation ».
« Il est certain que quand vous disparaissez, les sociétés qui vous aidaient, ne vous voyant pas ont donné leur espace sponsor à d’autres sports. Il n’a pas été possible de trouver des sponsors à notre retour en 2012 bien qu’ils soient présents », se désole M. Dr Allah.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, dit-on, le Tour de la Réconciliation inscrit à l’Union cycliste international (UCI) n’a pu être organisé comme l’aurait voulu la fédération à cause de l’épisode de la fièvre Ebola. C’en était trop pour une discipline qui a donné des lauriers au pays avec les Oupoh Roger, Oscar Michel et autres Lokossoué Kouamé.
« Cette époque est loin derrière nous. Parce qu’en son temps, la petite reine a connu des dirigeants comme Roger Abinader, Pierre Magne, Eugène Kacou… qui ont travaillé au rayonnement du cyclisme ivoirien à l’échelle internationale entre 1970 et 1990 », se souvient, nostalgique, le président fédéral qui ne « baisse pas les bras » avec son équipe pour relancer le vélo ivoirien.
Cette année, le cyclisme n’a pas été retenu parmi les disciplines à financer pour les compétitions internationales par l’Etat. « Nous en sommes désolés, certes, mais nous continuons les discussions dans l’espoir d’être entendus pour l’organisation du Tour de Côte d’Ivoire en décembre prochain », espère Dr Allah Kouamé.
Classé course 2.2, comme les Tours du Cameroun, du Sénégal et du Burkina Faso, le Tour de Côte d’Ivoire inscrit à l’UCI est l’une des compétitions prisées par de nombreux pays et coureurs désireux de gagner des points à l’international.
C’est pourquoi, l’instance fédérale appelle, de tous ses vœux, des sacrifices de tous, Etat, sponsors, mécènes pour remettre le vélo sur les rails.
HS/ls/APA