Un registre visant à répertorier 1,8 million de pauvres monétaires en Côte d’Ivoire, est en cours, a indiqué lundi le directeur générale de la lutte contre la pauvreté, Souleymane Fadiga, lors d’une conférence de presse au Cabinet du ministre de la Communication et des médias.
« Le gouvernement dit qu’il faut qu’aujourd’hui on ait un registre pour enregistrer au moins les 1,8 million (de personnes) qui sont dans cette situation » de pauvreté monétaire, a indiqué M. Souleymane Fadiga, assurant que « c’est en cours ».
M. Fadiga qui faisait l’état du projet des filets sociaux, a relevé que « le transfert monétaire en Côte d’Ivoire est de 144 000 Fcfa/an », un appui financier « assez bas dans la sous-région », notamment destiné à des personnes démunies ayant perdu le capital social dans leur communauté.
« L’extrême pauvreté concerne 8% de la population dans un premier temps », a-t-il souligné. Le programme des filets sociaux Côte d’Ivoire, à mi-2020, vise 150 000 ménages. Il est passé de 35 000 ménages en 2018 à 50 000 au premier trimestre 2019.
Le ministre de la Communication et des médias, Sidi Touré, porte-parole du gouvernement, a dit qu’il est envisagé la prise en compte de 55 000 ménages supplémentaires en milieu rural et 20 000 ménages en milieu péri-urbain dans le cadre d’un financement additionnel de la Banque mondiale.
L’Etat envisage en outre de mobiliser un financement de 14 milliards Fcfa auprès de la Banque africaine de développement (BAD) d’ici à fin 2019, ce qui devrait permettre d’intégrer 25 000 bénéficiaires supplémentaires au premier semestre 2020 portant ainsi le nombre total des bénéficiaires à 150 000.
La Côte d’Ivoire, en 2015, a connu un recul de la pauvreté avec un taux qui s’est établi à 46,3% alors qu’il était de 48,9% en 2008. Pour M. Fadiga, le seuil de pauvreté (46,3%) est « le niveau de consommation d’une personne qui est de l’ordre de 265 000 Fcfa par tête par ménage ».
Selon une enquête de l’Institut national des statistiques (INS) de Côte d’Ivoire, publiée « en 2015, on estime qu’un ménage qui dépense annuellement moins de 269.075 francs CFA est monétairement pauvre ».
L’enquête poursuit « qu’est pauvre en 2015, celui qui a une dépense de consommation inférieure à 737 Fcfa par jour soit 269 075 Fcfa par an », tout en définissant que le seuil d’extrême pauvreté correspondant au revenu le plus élevé du décile le plus pauvre (les 10% les plus pauvres de l’ensemble de la Côte d’Ivoire) est de 122 385 F Fcfa par tête et par individu, soit une dépense journalière de 335 Fcfa ».
Dans les ménages pauvres, 50,2% des dépenses de consommation sont affectées à l’alimentation contre 40,7% chez les non pauvres. Les autres postes de dépense importants des ménages pauvres sont le logement (13,4%), le transport (9,2%), l’habillement (9,5%) et la communication, mentionne l’enquête.
A Abidjan, 28,9% du budget est consacré aux dépenses alimentaires et 26,2% au logement, tandis que dans le District autonome de Yamoussoukro, ces coefficients budgétaires sont respectivement de 35,3% et 22,0% ; indique le texte.
Avec le Programme social du gouvernement (PS Gouv 2019-2020), l’Etat de Côte d’Ivoire veut réduire le taux de pauvreté. Dans cette optique, le portefeuille de ce programme a été porté à 1003,4 milliards Fcfa contre 727,5 milliards Fcfa initialement.
AP/ls/APA