Le Comité central du Front populaire ivoirien (FPI) a décidé, ce dimanche 20 octobre 2024, de la suspension de Dagbo Godé Pierre, l’un de ses anciens vice-présidents, à l’issue de sa 3ème session extraordinaire.
A la demande du Comité de contrôle et sur convocation du leader du FPI, Pascal Affi N’Guessan, président du parti, s’est tenue au siège de la formation politique, à Cocody les II Plateaux-Vallon, dans l’Est d’Abidjan, la 3ème session extraordinaire du Comité Central.
« Le Comité central, après avoir délibéré sur tous les manquements et sur la volonté manifeste de nuire aux intérêts du FPI, décide la suspension de Dagbo Godé Pierre, conformément à l’article 92 des Statuts », indique une note du parti, à l’issue des travaux.
Le vote de la décision de suspension, par les membres du Comité central du FPI, ressort 292 membres présents, ayant tous voté dont 282 étaient favorables, trois contre la suspension de Me Pierre Dagbo Godé et sept abstentions.
« Jusqu’à preuve d’une décision contraire du Congrès du parti, Dagbo Godé Pierre n’a plus qualité pour agir en tant que militant du Front populaire ivoirien (FPI). Toutes les initiatives et tous les actes qu’il posera n’engagent pas le FPI et ne sont pas opposables au parti », souligne la note.
Cette mesure intervient après les assignations du FPI devant le Tribunal de Première Instance d’Abidjan Plateau, par Pierre Dagbo Godé, aux fins d’annulation des décisions de la 2ème session extraordinaire du Comité central du 05 octobre 2024 et la suppression du 5ème Congrès électif prévu les 8 et 9 novembre 2024 à Yamoussoukro.
Marcellin Koua Wognin, président du Comité de contrôle, organe chargé de vérifier la conformité des actes des instances du parti avec les Statuts et le règlement intérieur, a justifié la demande de convocation de cette session extraordinaire du Comité central.
Il a relevé qu’elle a lieu à la suite de sa saisine par le président du parti de deux assignations du FPI devant le tribunal de première instance d’Abidjan, à la requête de Pierre Dagbo, ex-vice-président et candidat à la présidence du parti au 5ème congrès ordinaire des 08 et 09 novembre 2024.
La première requête de Me Pierre Dagbo Godé, formulée le 7 octobre 2024, demande au tribunal, le 23 octobre 2024, de prononcer l’annulation pure et simple des décisions du Comité central du 30 mai et du 07 septembre 2024 convoquant le 5ème congrès ordinaire des 08 et 09 novembre 2024.
L’avocat fait cette demande au tribunal au motif que « le Comité central n’est pas compétent pour convoquer un Congrès ordinaire ». La deuxième requête, formulée le 14 octobre 2024, assigne le FPI en référé ordinaire le 22 octobre 2024, aux fins d’obtenir la suspension de la tenue du 5ème Congrès ordinaire du FPI.
Me Pierre Dagbo Godé, candidat retenu à l’élection du président du parti, a été invité à une séance de travail par le Comité de contrôle, le 18 octobre 2024, au siège du parti, pour expliquer les raisons et présenter les motivations de ces requêtes.
Selon la note du Comité central, Me Pierre Dagbo Godé a refusé de répondre à l’invitation du Comité de contrôle. À travers un courrier adressé au Comité de contrôle, il a indiqué que celui-ci « n’est pas compétent pour l’entendre ».
Depuis la rupture du partenariat avec le RHDP, le parti au pouvoir, « M. Dagbo Godé Pierre et un certain nombre de militants posent des actes et tiennent des propos qui constituent des manquements aux dispositions statutaires et réglementaires du parti », fait observer le parti.
Le parti pointe notamment « le non-respect des décisions du Comité central, des Statuts et du règlement intérieur, le non-respect de l’obligation de réserve, des attitudes et comportements qui entravent la bonne marche du parti ».
« Après examen du contenu des deux assignations, le Comité central note que les motifs invoqués par Dagbo Godé Pierre à l’appui de la demande de suspension du Congrès ordinaire des 08 et 09 novembre 2024, sont sans fondement statutaire », poursuit le parti.
Le Comité central considère que « ces assignations s’inscrivent dans les tentatives de déstabilisation du FPI orchestrées avec la complicité de certains cadres du parti depuis la rupture du partenariat avec le RHDP », conclut cette instance décisionnelle.
Le leader du PFI, l’ancien Premier ministre Affi N’Guessan, est candidat à sa propre succession. Son dossier de candidature a été reçu favorablement par le Comité de contrôle. Si la justice déboute Mme Dagbo, il serait le seul candidat en lice pour la présidence du parti.
AP/Sf/APA