La culture cotonnière, en Côte d’Ivoire, fait face à un défi majeur, notamment l’acidité des sols.
Consciente de cette problématique, la firme OCP-CI a sollicité le Centre national de recherche agronomique (CNRA) pour l’expérimentation d’un nouvel amendement phosphocalcique depuis la campagne cotonnière 2023-2024.
Les recherches opérées montrent que les efforts actuels pour corriger cette acidité, tels que la restitution des résidus de récolte, les apports de matières organiques et les amendements minéraux, restent insuffisants.
Un atelier bilan, réunissant les chercheurs du programme coton du CNRA, les sociétés cotonnières, Intercoton et OCP-CI, a été organisé, le 13 juin 2024 à Bouaké (centre), pour présenter les résultats des études sur ce nouvel amendement.
L’objectif de cet atelier était de restituer les résultats de recherche de la première année (2023) et de planifier les prochaines activités. Dr Jean Louis Konan, directeur de la Recherche et de l’Innovation au CNRA, représentant le directeur général, a exprimé sa satisfaction quant aux premiers fruits du projet.
Dr Jean Louis Konan a souligné l’importance de cette initiative pour la durabilité de la culture cotonnière en Côte d’Ivoire, insinuant qu’« il s’agit de la restauration de la fertilité des sols sous cotonnier, dont l’incidence directe est le mieux-être des producteurs ivoiriens ».
M. N’Douba Mandela, responsable Recherche-développement à OCP-CI et commanditaire du projet, s’est également réjoui de la qualité du partenariat avec le CNRA. Il a salué les efforts communs pour apporter des solutions concrètes aux défis agricoles actuels du pays.
Représentant les bénéficiaires directs des résultats, Dr Klana Koné, a, au nom de l’Intercoton, exprimé sa gratitude envers les initiateurs du projet. Il a relevé les attentes élevées des producteurs face à la baisse drastique de la fertilité des sols dans le bassin cotonnier ivoirien.
Cette situation résulte, pour une large part, de l’inadaptation des itinéraires techniques au contexte actuel marqué par le changement climatique, la baisse de la fertilité des sols sous cotonnier, l’émergence de nouveaux ravageurs, autant de contraintes qui expliquent les faibles rendements actuels.
La Côte d’Ivoire qui fait face, depuis le début de la campagne 2022-2023, à des attaques sévères et persistantes de jassides, des ravageurs de la culture cotonnière, a enregistré une chute de plus de 50% de sa production de coton à fin mars 2023.
La production nationale de coton graine, estimée à 236.175 tonnes à fin mars, a fléchi de plus de 50% par rapport à celle de la campagne précédente évaluée à 539.623 tonnes. Selon l’Etat ivoirien, cela représente une perte de 334.250 tonnes par rapport aux prévisions révisées de juillet 2022.
Ce projet de recherche, conçu pour une durée de trois ans, ambitionne d’apporter une solution durable à la culture du coton en restaurant la fertilité des sols par une nouvelle approche d’amendement. Cette première année du projet affiche des résultats prometteurs pour la filière et le secteur agricole.
AP/APA