Les femmes dirigeantes d’entreprises, en Côte d’Ivoire, souhaitent la réservation d’une quote-part dans les marchés publics en vue de contribuer à l’essor de l’entrepreneuriat féminin.
Ce plaidoyer des femmes fait suite à une formation sur les techniques de passation des marchés publics, tenue le mercredi 30 août 2023, à la salle de formation du bureau Pays d’ ONU Femmes Côte d’Ivoire.
« Cette formation dont vous êtes la première cohorte s’inscrit dans le projet d’Autonomisation économique des femmes grâce à une réforme positive des achats en Afrique de l’Ouest », a dit aux participantes Mme Antonia Ngabala-Sodonon, représentante résidente de ONU Femmes en Côte d’Ivoire.
Une soixantaine de femmes bénéficiaires de ce projet devraient accéder aux nouvelles opportunités d’approvisionnement à l’issue de cette troisième journée de formation qui marque la fin de la première cohorte, a-t-elle indiqué.
Plaidoyers des femmes entrepreneures
Les femmes entrepreneures de la cohorte 1 du projet d’Autonomisation économique des femmes grâce à une réforme positive des achats en Afrique de l’Ouest soutiennent qu’ « il est possible d’accorder 30% des marchés publics (aux femmes dirigeantes d’entreprises), notamment les marchés passés par procédures simplifiées ».
Selon ces femmes leaders, cela devrait contribuer à l’essor de l’entrepreneuriat féminin en Côte d’Ivoire. Celles-ci militent également pour qu’il soit accordé un financement supplémentaire aux autorités contractantes qui respectent cette disposition.
Elles recommandent, en outre, la mise en place d’un financement d’accompagnement des femmes entrepreneures dans les marchés publics, car plusieurs se butent le plus souvent aux banques qui sont réticentes à leur accorder un financement.
Par ailleurs, proposent-elles, la mise en place d’un guichet de préfinancement des marchés publics obtenus par les femmes entrepreneures ivoiriennes, ainsi que la mise à disposition d’un préfinancement du marché dans un délai de 48h.
Au nombre des propositions, figurent le remboursement du préfinancement dès paiement des premiers acomptes de la commande publique ainsi que la fixation du taux de préfinancement entre 15% et 30% du marché obtenu.
Inégalités systémiques
Selon l’étude « Gender and Equality in Public Procurement » (2021) de la Banque mondiale, 30% des PME sont détenues par des femmes dans le monde et, ces entreprises n’ont accès qu’à 1% de l’ensemble des contrats des marchés publics.
Cette initiative d’accès à la commande publique pour les femmes entrepreneures est « une réponse aux inégalités systémiques entre les hommes et les femmes au sein des systèmes de passation des marchés publics », a déclaré Mme Antonia Ngabala-sodonon.
Un rapport du Centre du commerce international a démontré que jusqu’à 90% des revenus des petites et moyennes entreprises dirigées par les femmes ont tendance à être réinvestis dans leur famille et leur communauté.
Pour Mme Antonia Ngabala-sodonon, la représentante résidente de ONU Femmes en Côte d’Ivoire, cela signifie clairement que l’accès à la commande publique pour les PME dirigées par les femmes contribue à garantir des avantages sociaux et économiques durables.
ONU Femmes implémente ce projet dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest à savoir : le Sénégal, le Mali, le Nigéria et la Côte d’Ivoire grâce à son partenaire, la Banque africaine de développement, à travers l’Initiative We-Fi (Initiative de Financement en faveur des femmes entrepreneures).
AP/APA