La filière anacarde, en Côte d’Ivoire, s’affirme au fil des années comme un socle stratégique de l’économie du pays.
Bâtie sur une superficie de 10 hectares dans la commune de Boundiali (Nord ivoirien), précisément dans le village communal de Tombougou-samorrosso, cette usine ultra-moderne, qui est quasiment achevée, devrait générer plus de 3.000 emplois directs et indirects.
Le premier magistrat de la commune de Boundiali, la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation Mariatou Koné, qui s’est rendue ce samedi 4 mars 2023, sur le chantier pour constater le niveau d’exécution du projet, a déclaré que « les travaux avancent comme nous le souhaitons et nous en sommes heureux. »
Selon les opérateurs, avec ces 3.000 emplois, cet établissement sera « la plus grande usine » d’Afrique de l’Ouest en matière de traitement de noix de cajou. Une performance saluée par la socio-anthropologue, le professeur Mariatou Koné, initiatrice du projet.
La construction de cette usine a pour but de résorber le chômage des jeunes et de participer à l’autonomisation des femmes dans la région. Elle vise également à booster la politique du gouvernement concernant la transformation des matières premières.
La noix de cajou est devenue, pour la Côte d’Ivoire, le deuxième produit d’exportation agricole derrière le cacao. Le pays, premier producteur mondial de noix de cajou, s’est hissé au 3e rang mondial des pays transformateurs de cajou après le Vietnam et l’Inde.
Avec un taux de transformation locale qui est passé de 9% en 2018 à 21,25% en 2022, la filière anacarde enregistre depuis quelques années, de fortes progressions avec une chaîne de valeur des plus prometteuses, en termes de création d’emplois.
La production de noix de cajou enregistrée en 2022 s’est établie à 1 028 172 tonnes, soit une hausse de 6% par rapport à l’année précédente, où la Côte d’Ivoire a réalisé 968 676 tonnes. En 2022, le pays a exporté 719 900 tonnes de noix brutes de cajou contre 805 748 tonnes en 2021, essentiellement vers le Vietnam et l’Inde.
Pour la campagne de commercialisation 2023, l’Etat ivoirien a fixé le prix bord champ plancher obligatoire du Kg de noix brute de cajou à 315 F CFA contre 305 F CFA pour la campagne 2022, soit une augmentation de 10 Fcfa.
L’or gris, en Côte d’Ivoire, occupe près de 400 000 producteurs. Le volume de noix brutes transformées localement est estimé à 224 036 tonnes et réalisé par 27 unités, soit 21,8% de la production totale commercialisée.
L’ambition affichée par le gouvernement ivoirien est de transformer plus de 50% de la production locale d’ici à 2030. Le pays se positionne comme le leader de la transformation structurelle de cette filière en Afrique et un acteur majeur de ce secteur dans le monde
AP/APA