Michaël Boko dont l’élection au poste de Président du Conseil d’administration de la Mutuelle générale des enseignants de Côte d’Ivoire (MGE-CI, ex-Mupemenet), était contestée par son rival Cissé Vacaba, a été officiellement installé mardi, à la suite d’une ordonnance judiciaire constatant la « régularité » du scrutin.
La passation de charges a eu lieu entre M. Boko et le directeur général de la MGE-CI, Achille Goze Tapé au siège de la mutuelle à Abidjan. Elle a été supervisée par M. Désiré Bandama Porquet, magistrat détaché auprès du ministère de l’Éducation nationale en qualité de directeur des Affaires juridiques.
Peu avant la transmission des charges, une ordonnance judiciaire autorisant M. Boko Brou à « prendre fonction et accomplir tous les actes liés à ses attributions en vertu de l’article 31 des statuts de la mutuelle », a été lue par un commissaire de justice, sous une haute surveillance policière.
Depuis le 26 juillet 2019, le siège de la mutuelle, sis à l’Immeuble le Mali (au Plateau, le centre des Affaires d’Abidjan), abritant l’ambassade du Mali en Côte d’Ivoire, est sous le contrôle de la police. Et ce, suite à une opposition du camp de M. Cissé qui a refusé de passer le pouvoir à M. Boko.
Constatant la carence de M. Cissé Vacaba pour la passation de charges, le juge a ordonné « l’ouverture des portes et locaux abritant les bureaux » du PCA. Un serrurier, a en présence des policiers, détruit la serrure afin de permettre la passation des charges.
Il devrait être procédé mercredi à l’inventaire des biens, des objets et documents par le commissaire de justice. Intervenant après avoir reçu les dossiers de la mutuelle des mains du directeur général, Michaël Boko, a assuré qu’ « il n’y aura pas d’exclusion ».
« Le travail qui me revient à faire est de faire en sorte que ceux qui sont partis puissent revenir en exploitant des voies plus indiquées, je veux parler du directeur général et certains conseillers qui seront mis en mission pour que tout ce monde se retrouve autour de moi », a dit à la presse M. Boko.
Il a souhaité que « les 15 administrateurs qui ont commencé l’aventure en 2014, qui ont lutté et qui ont bataillé pour que la mutuelle se retrouve à ce niveau puissent revenir afin de faire chemin ensemble » en dépit des « manquements ».
« Je présente des excuses à tous ceux à qui il y a pu avoir ces manquements là, mais je voudrais dire que je respecte leur position (…) le linge sale qui doit se laver en famille, il faut que ça se fasse ici », a-t-il poursuivi, lançant « un appel pour que ceux qui sont partis puissent revenir ».
M. Boko a, outre les produits en matière de santé, promis de lancer un projet immobilier. Il envisage d’envoyer des messages aux adhérents « pour leur dire que nous sommes arrivés, l’immobilier va démarrer d’ici peu ».
Pour sa part, le directeur général Goze Tapé, a demandé « aux nouveaux dirigeants du Conseil d’administration de refaire confiance (à lui et son équipe) et de mener les activités comme il se doit », afin de « relever davantage de challenges », tout en souscrivant à cette ouverture d’esprit.
Selon l’ordonnance judiciaire, « le changement de dénomination et le transfert des comptes de la mutuelle intervenus au mépris des statuts de ladite mutuelle et des règlements de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) portant règlement de la mutualité en Côte d’Ivoire, ne sont pas un obstacle à l’accomplissent de sa mission ».
L’élection de M. Boko intervenue le 15 avril 2019 au cours de l’Assemblée générale mixte de Yamoussoukro est « régulière et opposable à tous », mentionne l’ordonnance. Le scrutin a vu la victoire de M. Boko face à Cissé Vacaba par un score de neuf voix contre six sur les 15 administrateurs.
AP/ls/APA