L’opposition ivoirienne, réunie autour du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, ex-allié au pouvoir), a appelé lundi à un changement de nom de la Commission électorale indépendante (CEI) et un président puis ses vice-présidents issus de la société civile, recrutés par appel à candidature.
« On ne veut plus de personnalités issues de partis politiques à la présidence de la CEI (…) le président de la CEI, ses vice-présidents, le secrétaire général et les chefs de départements opérationnels doivent être recrutés par appel à candidature », a dit Kakou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du Pdci.
« Nous, partis politiques de l’opposition ivoirienne, proposons notamment le changement de la dénomination de cette Commission dont l’histoire est chargée de souvenirs douloureux », a déclaré M. Guikahué qui avait à ses côtés des représentants de partis affiliés au projet de réforme de la CEI.
Selon M. Guikahué, l’opposition veut que la présidence de la Commission chargée des élections soit présidée par une personnalité de la société civile recrutée par appel à candidature avec les vice-présidents également recrutés par appel à candidature.
La participation des représentants des partis politiques tant du pouvoir que de l’opposition devraient avoir une « mission de contrôle et d’inspection du processus électoral au sein d’un Comité présidé par un représentant de la société civile », suggère l’opposition.
Elle propose en outre « la participation des représentants du Patronat, de magistrats, et d’ONG » au sein de la Commission. Par ailleurs, la structure d’appui à la Commission centrale devrait être pilotée par un secrétaire général et des chefs de département recrutés par appel à candidature.
L’opposition politique veut que la CEI, institution en charge d’organiser les élections, « jouisse d’une véritable autonomie financière et administrative, des pouvoirs de décision et de réquisition des forces de l’ordre et de sécurité pour le bon déroulement des élections », a-t-il poursuivi.
Pour les partis de l’opposition politique ivoirienne, « la future Commission en charge des élections en Côte d’Ivoire, doit être capable d’indépendance vis-à-vis de la puissance publique » et son cœur d’activité « confiée à la société civile et des personnalités recrutées par appel à candidature ».
« Nous sommes disposés à entamer les discussions avec le gouvernement sur une réforme profonde et consensuelle de la CEI dans le cadre d’une concertation élargie et inclusive, incluant les partis politiques sans exclusive, la société civile et le gouvernement », a laissé entendre M. Guikahué.
Saisie par des organisations de défense des droits de l’homme, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, a ordonné en novembre 2016 à l’Etat de Côte d’Ivoire de réformer la loi 2014-335 du 16 juin 2014 portant composition, organisation, attribution et fonctionnement de la CEI.
Du 21 au 23 janvier 2019, le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly, a reçu les partis et groupements politiques ainsi que les organisations de la société civile. Au cours de ces consultations, il a indiqué que le gouvernement est « disposé pour une réforme de la recomposition de la CEI ».
Les partis de l’opposition, estimés à 24, ont appelé le 1er mars 2019 à une « large concertation pour une réforme profonde de la CEI », lors d’une Assemblée plénière, en présence de Henri Konan Bédié, leader du Pdci et de Affi N’guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo.
AP/ls/APA