La campagne pour l’élection des conseillers municipaux et régionaux s’est ouverte officiellement ce vendredi 25 août 2023 pour s’achever le jeudi 31 août 2023 à minuit.
Au cours d’une conférence de presse, ce vendredi 25 août 2023, l’ex-préfet d’Abidjan Vincent Tohbi Irié, coordonnateur de l’ONG Aube Nouvelle, a dressé la cartographie des conflits potentiels des élections locales du 2 septembre 2023.
Selon l’ex-préfet d’Abidjan, Vincent Tohbi Irié, ces élections locales du 2 septembre 2023 présentent des enjeux importants. Tout d’abord, ce sont les élections les plus ouvertes organisées depuis les joutes électorales de 2010.
En outre, ces élections voient la participation de toutes les forces politiques significatives de Côte d’Ivoire et se tiennent pendant que les grands leaders de l’échiquier politique sont présents sur le sol ivoirien, dont l’ancien président Laurent Gbagbo, rentré au pays après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI).
Ces élections, les plus compétitives depuis 2010, détermineront le poids politique réel de toutes les formations politiques du pays. Pour ces joutes électorales, l’on compte 339 listes d’indépendants sur 750 candidats aux municipales soit 45,2% et 22 indépendants sur 93 listes pour les régionales, soit 23,65%.
Facteurs de conflits
Aube Nouvelle note que toutes les circonscriptions où il y a eu des violences en 2020, lors de l’élection présidentielle, sont des zones à risques. En outre, les communes et les régions où il y a eu des heurts en 2018 sont des circonscriptions à risques de conflits.
Vincent Tohbi a fait observer que le nombre important de candidats indépendants qui pour cette élection du 2 septembre 2023 sont présents dans toutes les 201 communes et les 31 régions sont un facteur d’élections disputées et de potentiel conflit.
Par ailleurs, soutiendra-il, que toutes les circonscriptions où des candidats issus de formations politiques et des candidats indépendants dissidents de ces formations politiques sont des localités à risque de conflit, car ces candidats se disputent le même électorat.
Il a relevé que les circonscriptions où des poids lourds de la politique nationale sont en compétition sont des circonscriptions à risques de conflits, ainsi que celles où il y a eu des violences sociales en lien avec le foncier, les communautés, l’administration et la sécurité.
Le coordonnateur de Aube Nouvelle poursuivra pour dire que toutes les régions où les grands partis politiques sont en compétition sont des circonscriptions sur la liste rouge des risques, de même que celles où l’activité politique est effervescente en toute saison et là où les candidats sont les mêmes qu’au scrutin précédent.
Zones à risques de conflits
Pour le District d’Abidjan, Vincent Tohbi a indiqué, au regard des facteurs à risques, que 11 communes sur 13 présentant des risques de conflits, notamment Yopougon, Plateau, Koumassi, Port-Bouet, Marcory, Cocody, Abobo, Attécoubé, Bingerville, Songon et Anyama.
Il a partagé que les communes de Treichville et d’Adjamé présentent moins de risques de conflits. Pour les localités à risque de conflits à l’intérieur du pays, l’on a Yamoussoukro, Bonoua, Grand-Bassam, Lakota, Didievi, Toumodi, Daoukro, Bongouanou, M’Batto, Dimbokro, Agboville, Azaguié, Sikensi.
Toujours, pour les communes de l’intérieur, l’on a N’Douci, Taabo, Tiassalé, Dabou, Adzopé, Odienné, Bondoukou, Bloléquin, Guiglo, Bangolo, Duekoué, Facobly, Biankouma, Danané, Man, Zouan Hounien, Daloa, Gagnoa, Ouragahio, Guibéroua, Divo, Vavoua, Bouaflé.
Le coordonnateur de l’ONG Aube Nouvelle soulignera, par la suite, que les localités de Sinfra, Zuenoula, Béoumi, Bouaké, Diabo, Sakassou, Ouaninou, Touba, Kouto, Bouna, Assinie-Mafia, San-Pedro, Soubré, Sassandra et Kocoumbo sont à risques de conflits.
« Eu égard aux risques de conflits plus ou moins graves et dans un souci d’anticipation et de prévention, nous recommandons aux partis politiques de jouer le jeu de la démocratie par les arguments, les idées et les propositions », a déclaré M. Vincent Tohbi.
A l’endroit de la Commission électorale indépendante (CEI), il a invité l’institution à « organiser une élection professionnelle » et à « garantir la transparence du processus électoral » dans toutes les circonscriptions du pays.
AP/APA