La 9e édition des Journées nationales du cacao (JNCC) s’est ouverte, ce samedi 28 septembre 2024, au Parc des expositions d’Abidjan, autour des conditions de vie des producteurs qui interpellent les industriels et transformateurs .
Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du développement rural et des productions vivrières, Adjoumani Kouassi Kobenan, a procédé à l’ouverture de la 9e édition des journées du cacao, qui se déroule du 28 au 30 septembre 2024 avec pour thème : « Pas de producteurs, pas de cacao ».
« Je voudrais, ici, interpeler nos partenaires industriels de la chaîne de valeur du cacao, au respect des engagements pris pour valoriser le métier de producteur de cacao et maintenir son attrait pour les générations futures », a déclaré M. Adjoumani Kouassi.
Il a évoqué le Différentiel de revenu décent (DRD), représentant une prime complémentaire de 400 dollars US, soit 200 000 de FCFA au prix bord-champ sur la tonne de cacao vendue, dont les acquis de cette Initiative, « encore fragiles sont très encourageants ».
Selon le ministre d’Etat, Adjoumani Kouassi Kobenan, les trois campagnes de mise en œuvre du Différentiel de revenu décent (DRD), ont permis de verser aux producteurs « plus de 2 milliards 400 millions de dollars US, soit 1 600 milliards de FCFA »
« La problématique fondamentale pour notre économie est le maintien durable de cette spéculation agricole majeure, qui se trouve être également au centre des enjeux de l’économie cacaoyère mondiale », a-t-il fait observer.
Pour lui, « le premier pilier est la garantie d’un revenu décent aux producteurs de cacao », car, « on ne peut parler de durabilité du cacao sans un niveau de revenu permettant, à la fois, au producteur de maintenir productif son appareil de production et d’assurer parallèlement l’amélioration de son cadre et de ses conditions de vie ».
« C’est dans ce sens que le chef de l’Etat a pris l’engagement, en lien avec son homologue du Ghana, dans le cadre de l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire–Ghana, de créer une organisation forte pour influer sur le négoce mondial du cacao », a-t-il rappelé.
Poursuivant, M. Adjoumani, représentant le Premier ministre et le vice-président de la République, a souligné que « le deuxième pilier est le maintien de l’environnement de production du cacao à travers la sauvegarde du capital forestier pour garantir un avenir durable à la production de cacao ».
Il est revenu sur le mécanisme de stabilisation du prix du cacao, en Côte d’Ivoire, qui « évite (selon lui) d’être confronté aux aléas des incertitudes du marché et permet de garantir un revenu stable quelle que soit la conjoncture ».
« L’ajustement opéré pour la campagne intermédiaire 2024 a permis à l’Etat de fixer un prix record de 1 500 F CFA/kg bord-champ, jamais octroyé en Côte d’Ivoire », a relevé le ministre d’Etat, se félicitant des réformes opérées depuis 2012 dans la filière.
« Le deuxième acquis majeur de la réforme que je voudrais relever est la contribution de la filière cacao à l’amélioration du cadre de vie des populations rurales et, en particulier, des producteurs de cacao et de leurs communautés », a-t-il ajouté.
« Ce sont plus de 331 milliards de F CFA qui ont été investis par le Conseil du café-cacao (régulateur) pour la réhabilitation des pistes agricoles, la réalisation d’infrastructures dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’hydraulique villageoises, de l’électrification rurale et de la sécurité », a-t-il dit.
Le directeur général du Conseil du café-cacao, organe de régulation de la filière, Yves Brahima Koné, a soutenu que « le cacao est l’âme de notre Nation, le fruit du travail acharné de plus d’un million de producteurs qui se lèvent chaque matin avec l’espoir d’un avenir meilleur ».
Yves Brahima Koné a relevé la transformation du cacao et les opportunités économiques pour les producteurs, évoquant la qualité du cacao et la nécessité des certifications, ainsi que les réflexions sur le développement durable et les défis climatiques.
Il a, en outre, mentionné comme des enjeux de la filière cacao, la valorisation des produits dérivés du cacao et la promotion du chocolat produit en Côte d’Ivoire, de même que la digitalisation, l’innovation et l’adoption de la Norme ARS 1000 pour le cacao durable.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao. Yves Brahima Koné a noté que les JNCC permettent de mettre en relief des solutions concrètes pour renforcer la position des producteurs, garantir leur juste rémunération par le truchement de partenariats et des actions qui auront un impact significatif sur la vie des producteurs.
AP/Sf/APA