La construction urbaine, en Côte d’Ivoire, connaît aujourd’hui un boom avec un taux d’urbanisation de 53% contre 13% en 1960, à l’indépendance du pays.
« En Côte d’Ivoire, aujourd’hui, le besoin en logement se chiffre à 833.000 unités, l’an. C’est un défi pour nous et nous nous battons pour réduire ce déficit », a dit ce mardi 12 décembre 2023 le ministre ivoirien de la Construction, du logement et de l’urbanisme, Bruno Koné.
Bruno Koné s’exprimait à l’ouverture de la 9e édition du Salon de l’architecture et du bâtiment (ARCHIBAT 2023) qui se déroule du 12 au 16 décembre 2023 au Parc des expositions d’Abidjan autour du thème : « Architecture durable et industries locales ».
Selon le Commissaire général du Salon, Ismaël Boga N’guessan, plus de 150 entreprises participent à l’édition 2023 de l’ARCHIBAT et exposent, toutes, installées dans le Hall 1 d’une superficie de 7.000 m2. Quelque 30.000 visiteurs sont attendus durant ces cinq jours.
Pour le ministre Bruno Koné, le déficit en logement de 833.000 unités est « une opportunité pour le secteur » en termes de business, mais aussi d’utilisation de nouveaux matériaux de construction écologiques et résilients face au changement climatique.
Plus de la moitié de la population ivoirienne vit en ville, ce qui nécessite la création d’un écosystème durable et une planification de l’espace urbain, intégrant notamment les nouvelles technologies de la communication et une gestion efficiente du foncier.
« A ce jour, toutes les 32 villes chefs-lieux de région sont dotées de plans d’urbanisme directeur, ce travail est également en cours pour les 75 chefs-lieux de département du pays ; et se poursuivra avec les plans d’urbanisme de détail de certaines grandes agglomérations », a-t-il fait savoir.
Dans l’optique d’assurer une surveillance accrue de la zone urbaine, l’Etat de Côte d’Ivoire a légiféré sur un Code de l’urbanisme du foncier urbain. Désormais, le particulier devra avoir recours obligatoirement à un ingénieur conseil pour toute construction d’immeuble à partir de R+2.
Il a fait observer qu’en 2020, il y a eu 11 effondrements d’immeubles à travers le pays, contre deux effondrements en 2021 et trois durant l’année 2023. Un fléchissement dû ostensiblement à l’accroissement du contrôle qui est passé de 2.400 en 2020 à 15.000 aujourd’hui.
Par ailleurs, une habitation construite de façon irrégulière a été détruite au cours de l’année 2020 contre 51 démolitions en 2021, 165 démolitions en 2022. Bruno Koné insinuera que son département ministériel souhaite « zéro effondrement ».
Joseph Amon, le président de l’Ordre des architectes de Côte d’Ivoire, a soutenu que cette édition de l’ARCHIBAT s’inscrit dans un processus visant à engager les architectes ivoiriens, mais aussi de l’espace ouest-africain dans une architecture durable en associant les industriels locaux.
« En adoptant l’architecture durable comme moyen de relever les problèmes environnementaux, nous voulons promouvoir la résilience climatique et créer un avenir plus vert et plus durable vu le besoin urgent de relever les défis environnementaux et de promouvoir le développement durable », a-t-il dit.
« Pour ce faire, nous devons absolument intégrer dans la construction, de nouvelles approches, qui prendront en compte l’efficacité énergétique des matériaux, la conservation de l’eau, la réduction des déchets, le recyclage sous toutes ses formes », a estimé M. Amon.
« Nous voulons intégrer des stratégies intelligentes telles que l’optimisation de l’éclairage naturel, la ventilation naturelle et de l’ombrage pour minimiser le besoin d’éclairage artificiel et de climatisation, l’usage de systèmes et technologies économes en énergie », a-t-il poursuivi.
A travers la recherche, les architectes veulent, par ailleurs, trouver des moyens d’économiser l’eau, de faire l’installation de systèmes de récupération des eaux de pluie et le recyclage des eaux usées, ainsi que l’utilisation judicieuse de matériaux locaux.
Le salon a enregistré la présence de présidents des Ordres des architectes de l’Uemoa et celle de Mme Camara Monteiro, directrice de l’aménagement du territoire et représentante de la Commission de l’Uemoa. Des participants étrangers prennent part à cet évènement, dont une délégation venue de Singapour.
AP/APA