Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a exposé ce mercredi 24 juillet 2024 sur la matière électorale, lors d‘une conférence à l’Ecole de police d’Abidjan.
« Nous invitons les candidats et les partis politiques à avoir un langage apaisant pour permettre aux citoyens de venir s’inscrire sur la liste électorale. N’ayons pas de langage guerrier », a déclaré le président de la CEI, Coulibaly-Kuibiert.
La Commission électorale indépendante est « ouverte à tout le monde et celui qui a de bonnes idées, nous l’invitons à nous écrire », a-t-il lancé, faisant observer que les écarts de langage peuvent susciter la peur chez les électeurs.
Concernant la période de révision du listing électoral, prévue entre septembre et octobre 2024, jugée « très courte » par des organisations de la société civile, Coulibaly-Kuibiert a dit : « commençons par celle qui est là déjà et si le besoin se fait sentir, on va proroger ».
« Nous donnons la possibilité aux citoyens d’avoir les papiers de janvier jusqu’en septembre, de sorte qu’à la fin de l’année, on puisse procéder à la révision de la liste électorale », a expliqué le président de la CEI, Coulibaly-Kuibiert.
Toutefois, soulignera-t-il « nous avons décidé de faire de sorte qu’avant la publication de la liste électorale provisoire, tous ceux qui auront 18 ans, avant l’affichage de la liste électorale, qu’on les inscrive sur la liste électorale ».
« Par le passé, lorsque la période de l’enrôlement est terminée, automatiquement on arrête (…) comme c’est l’affichage de la liste électorale provisoire qui est la dernière date, il faut permettre à tous ceux qui auront 18 ans jusqu’à cette période d’être inscrits sur la liste électorale », a-t-il renchéri.
Il a rappelé qu’en 2020, le premier taux d’enrôlement était de 900 000 inscrits contre un taux moyen de 250 000. Selon le président de la CEI, « aujourd’hui, nous sommes à 4,5 millions environ de citoyens qui ne sont pas encore inscrits sur la liste électorale ».
« Vous ne pouvez pas être membre d’une société et vous ne participez pas à la désignation des gouvernants qui sont chargés de l’organisation et de la gestion de cette société-là », a-t-il poursuivi, estimant que « c’est déloyal de ne pas s’inscrire sur la liste électorale ».
« Quand vous demandez à (la CEI) de vous donner autant de temps, mais qu’est-ce que vous dites. Le langage doit être un langage attrayant », a-t-il relevé, reprenant des propos à impacts négatifs : « les choses ne se feront pas sans nous, ils vont marcher sur notre corps ».
« Pour éviter toute confusion entre les morts et les vivants sur la liste électorale, on a inséré en 2010, la biométrie, en plus des données alphanumériques », de sorte que personne ne se substitue à un électeur après son décès, a-t-il assuré.
Au sujet de l’indépendance de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a fait savoir que les membres de l’institution viennent « de la volonté des forces vives de la Nation », soulignant qu’ils sont nommés, par décret, pour une durée de six ans.
Coulibaly-Kuibiert a exhorté les élèves policiers à exercer leurs missions dans l’antre de la loi et à ne pas se laisser dominer par leurs émotions, mentionnant qu’ils sont chargés de veiller à l’application stricte de la loi qui est l’expression du peuple.
AP/Sf/APA