La brucellose, anciennement appelée fièvre de Malte, est une bactérie causant l’avortement chez la femme et la stérilité masculine, selon le professeur Bassirou Bonfoh, vétérinaire spécialiste en lutte contre les zoonoses, et directeur du programme Afrique One-Aspire.
Ce germe qui pénètre dans l’organisme par la peau (voie cutanée) ou par voie digestive, provoque des « avortements répétés chez les femmes et la stérilité masculine », a fait savoir mardi à Abidjan le professeur Bassirou Bonfoh face à la presse.
Et ce, à l’occasion de la quatrième Journée mondiale d’One Health (Santé unique) initialement prévue dimanche dernier, mais célébrée le 12 novembre 2019 au Centre suisse de recherche scientifique en Côte d’ Ivoire (CSRS) pour des raisons de calendrier.
A travers une conférence-débat, organisée par Afrique One-Aspire, ce programme de recherche intervenant sur les zoonoses et les maladies tropicales négligées, avec le CSRS, M. Bassirou Bonfoh, a exposé sur la thématique « Impact de la recherche One Health sur les systèmes de santé ».
Cette bactérie, dira-t-il, se transmet surtout par voie buccale surtout via le lait non stérilisé ou réchauffé, tout en conseillant les communautés pastorales et les personnes élevant des animaux dans leur environnement de se rassurer d’avoir des animaux saints.
Selon docteur Richard Yapi Brou, épidémiologiste, chercheur au Centre suisse de recherche scientifique, les animaux tels les moutons, les bœufs, les cabris sont des vecteurs de la brucellose. Et lors d’un avortement des animaux, il faut éviter le contact avec cette bête.
Chez les hommes, la brucellose affecte les organes génitaux, notamment les spermatozoïdes en créant la stérilité. Cette maladie infectieuse, commune à certains animaux et à l’homme, a comme symptôme la baisse du rendement, a fait observer docteur Brou Yapi.
One Health Day 2019 a permis de présenter les résultats de recherche des boursiers d’Afrique One-Aspire. Avec le Centre suisse de recherche scientifique en Côte d’Ivoire, ces chercheurs ont développé des approches pour comprendre l’écosystème des maladies et apporter la riposte appropriée.
Grâce à un réseau de chercheurs de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est, ces experts ont établi des liens entre l’homme et les animaux. Les résultats montrent, entre autre, qu’outre la tuberculose pulmonaire ou l’on demande l’examen du cracha, il y en a de souche d’origine animale et environnementale.
Afrique One-Aspire a par ailleurs développé des approches ayant permis aujourd’hui en Côte d’Ivoire de passer, concernant la lutte contre la rage, de la phase 1 à 2,5 sur 5. Des recherches en cours à San-Pedro, dans le Sud-ouest du pays, devraient permettre d’améliorer ce résultat.
Un partenariat public-privé entre le gouvernement ivoirien et le programme d’accès à la Fondation Novartis est en cours et devrait permettre de réduire le coût élevé de traitement du diabète et de l’hypertension pour la population et inciter les communautés à adopter des modes de vie sains.
Au Ghana, Afrique One a mis en œuvre pour la première fois le test « QuantiFeron TB Gold-In-Tube (QFT-GIT) » pour le diagnostic de la tuberculose. Car la plate-forme GeneXpert-GxAlert s’est révélée inadaptée à la gestion des patients ‘’MR’’ : 67% d’entre eux n’ont pas reçu de traitement approprié.
Les thématiques de recherche de One Health sont l’élimination de la rage canine, le contrôle et la prévention de la brucellose, le contrôle de la tuberculose et de l’ulcère de Buruli, la réduction des maladies d’origine alimentaire et nutritionnelle, la surveillance syndromique des zoonoses et système d’intervention.
Le programme compte 72 boursiers en Afrique de l’Ouest et de l’Est dont 61% d’hommes et 39% de femmes. Il vise une recherche collaborative de la communauté des chercheurs, une action politique commune et de meilleurs résultats de santé.
AP/ls/APA