Cet ajustement tarifaire devrait permettre au secteur de réduire la perte d’exploitation de 76 milliards Fcfa en année pleine.
Le ministre ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a annoncé ce jeudi cette mesure, lors d’une conférence de presse à Abidjan, assurant que l’impact sur les différentes cibles est quasiment nul.
Cette augmentation s’appliquera aux consommations d’électricité à compter du 1er juillet 2023. Selon M. Sangafowa-Coulibaly, 89% des abonnés ne sont pas concernés par cet ajustement. Ceci dans le souci de protéger les couches vulnérables et limiter l’impact de la mesure sur le coût de la vie.
Sur proposition de l’Autorité nationale de régulation du secteur de l’électricité et après analyse de la Commission consultative sur les tarifs d’électricité, le gouvernement a décidé d’un ajustement moyen du prix de l’électricité limité à 9,6%, a-t-il relevé.
Selon la répartition du taux moyen de l’ajustement (9,6%) les abonnés de 5A et 10A ne sont pas concernés. L’ajustement est de 10% pour les abonnés de 15A et plus et les professionnels puis de 15% pour ceux de moyenne tension et de haute tension.
« Malgré cet effort demandé à seulement 11% des abonnés, le prix moyen du kWh dans notre pays reste l’un des plus faibles dans notre sous-région et bien au-delà », a-t-il fait observer. Il a assuré de l’optimisation continue des charges d’exploitation et l’appui constant de l’Etat afin que le secteur retrouve son équilibre financier.
Le ministre des Mines, du pétrole et de l’énergie a justifié cet ajustement tarifaire du coût de l’électricité du fait que l’écart entre les besoins financiers du secteur de l’électricité et les ressources qu’il génère perdure et s’amplifie.
La perte d’exploitation résultant de la différence entre le prix moyen de vente (73 Frs/KWh) et le coût de revient moyen (89 Frs/kWh) est de 16 Frs/kWh, a-t-il partagé, soulignant que pour la seule année 2023, la perte d’exploitation est estimée à 161 milliards de FCFA.
Pour satisfaire les nombreuses demandes d’extension de réseau, de raccordement et électrifier toutes les localités du pays d’ici 2025, il faudra que l’Etat de Côte d’Ivoire double sa capacité de production d’ici à l’horizon 2030 en la portant à plus de 5 000 MW.
En outre, le pays devra accroître notablement le taux des énergies renouvelables de son parc de production, de 34,5% actuellement à 45% dans le même horizon. Et ce, en dépit des investissements opérés dans le secteur.
La demande nationale d’électricité qui a cru au rythme soutenu de 7,1% par an, d’électrifier 4 168 localités, a fait passer le taux de couverture de 33% en 2011 à 83% en 2022 et triplé sur la même période, le nombre d’abonnés de 1,1 millions d’abonnés en 2011 à 3,6 millions d’abonnés en 2022.
La capacité installée de la Côte d’Ivoire est passée de 1 391 MW en 2011 à 2 548 MW en 2022, soit une augmentation de 83,2%. Quant au transport, le réseau est constitué de 7 484 lignes haute tension (HTB) dont 3 000 km réalisées pendant la dernière décennie.
Concernant la distribution, 10 934 postes ont été construits au cours de la même période sur un parc total actuel de 18 691 postes, soit une progression de 141%. La Côte d’Ivoire fournit de l’électricité à plusieurs pays de la sous-région.
AP/APA