Le vice-président et secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), Maurice Kakou Guikahué, a lancé ce lundi 11 décembre 2023 un message à ses partisans, lors d’une rencontre à Abidjan.
« Je prends acte de l’élimination de ma candidature à l’élection du 16 décembre 2023, je ne saisirai pas la justice contre le PDCI-RDA pour l’injustice, je reste et demeure PDCI et l’implosion de notre parti ne passera pas par moi », a déclaré M. Kakou Guikahué.
Convoqué par le Comité de conciliation et de médiation élargi au Comité électoral du PDCI, Guikahué a été informé « verbalement » le 3 décembre 2023 du rejet de sa candidature du fait du contrôle judiciaire dont il faisait l’objet.
Pour le Comité électoral et le Comité de conciliation et de médiation, « le PDCI-RDA ne peut prendre le risque de le retenir comme candidat à la présidence du parti », une posture que le secrétaire exécutif en chef de l’ex-parti unique dénonce.
« Nous devons quitter les marécages des relents ethnicistes, de la jalousie, de la méchanceté, de la haine et du manque de solidarité, afin de retrouver les berges de l’humanisme, de la fraternité, de la solidarité, du respect de l’Autre et de la reconnaissance », a-t-il martelé.
Guikahué estime que c’est une « cette décision injuste, arbitraire et non fondée » au regard des statuts du Pdci. A la suite de cette mesure, sa direction de campagne avait vivement protesté, à travers une déclaration de presse, le lundi 4 décembre 2023.
« Le contrôle judiciaire du 18 janvier 2021, allégué comme motif exclusif du rejet de ma candidature, est consécutif à mon arrestation en la résidence du président Henri Konan Bédié, suite aux événements post crise électorale d’octobre 2020 », a-t-il rappelé.
Il a soutenu que « le contrôle judiciaire n’est pas une décision de condamnation qui impacte les droits civiques et politiques d’un individu, il est sans incidence sur le casier judiciaire de l’individu », en atteste le casier judiciaire vierge qu’il a produit à son dossier de candidature.
Ce casier judiciaire joint au dossier de candidature « montre que je n’ai jamais été privé de mes droits civique et politique », a-t-il poursuivi, mentionnant que de plus, il n’était pas sous contrôle judiciaire pour faits de droit commun.
« J‘estime, en définitive, que le Comité électoral du 8ème Congrès extraordinaire m’a sanctionné pour mon engagement et mon zèle à la cause du PDCI, là où les institutions de la République m’ont qualifié, des responsables de mon parti m’ont disqualifié », a-t-il affirmé.
« Chacun et chacune de nous doit comprendre que les raisons de l’invalidation de ma candidature par le Comité électoral, sont à rechercher ailleurs », a lancé Guikahué, notant que « ce manque flagrant de solidarité est un mauvais signal envoyé aux militants intrépides et de conviction » du parti.
Le vice-président du PDCI a fait savoir qu’à la suite d’une requête introduite par son conseil juridique auprès de la juridiction de céans, le 16 octobre 2023, la mesure d’astreinte au contrôle judiciaire a été levée le jeudi 7 décembre 2023.
« En tout état de cause, je prends acte de la décision injuste de rejet de ma candidature à l’élection du président du Pdci par le Comité électoral, tel que déjà signifié dans la déclaration de presse lue par mon porte-parole, le 4 décembre 2023 », a-t-il déclaré.
Il s’est félicité de l’adhésion à son « idée de séparer, en raison des circonstances et de l’environnement politique actuels, les fonctions de président du parti de celles de candidat du parti à l’élection présidentielle d’octobre 2025, afin que, dans une confiance réciproque, ce tandem parte à la conquête du pouvoir d’Etat ».
« Je continue d’affirmer que c’est la meilleure formule et la plus efficace pour 2025. C’est pourquoi, je voudrais ici et maintenant inviter tous les militants et toutes les militantes qui se retrouvent dans la vision d’un PDCI-RDA fort, conquérant, autonome et indépendant des individus et de l’exercice du pouvoir d’Etat, de ne céder ni à la déception ni à la provocation et de savoir raison garder », a-t-il insisté.
AP/APA