Le président controversé du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi Nguessan, a révélé samedi que l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo, fondateur du parti, l’a « mis en mission pour réconcilier son peuple », lors d’une cérémonie de présentation de vœux à Abidjan.
« Gbagbo m’a mis en mission pour réconcilier son peuple et je ne faillirai pas à cette mission », a déclaré Affi Nguessan, lors d’une cérémonie de vœux du nouvel an de la direction du FPI à son leader, à Cocody, dans l’Est d’Abidjan.
M. Affi qui n’avait pas revu son mentor depuis la crise postélectorale de 2010-2011, a rencontré M. Laurent Gbagbo le 3 janvier 2020 à Bruxelles, où il attend l’audience en appel suite à une requête du procureur de la CPI dans l’affaire des violences perpétrées en Côte d’Ivoire de décembre 2010 au 11 avril 2011.
Pour lui, « tout est accompli après cette rencontre historique », car le FPI qui était divisé avec une frange sous son contrôle, pourra désormais retrouver son unité. Il a assuré que les partisans pouvaient compter sur lui pour que cette « unité de la grande famille soit très rapidement une réalité ».
« Le temps de la réconciliation est arrivé, il n’est pas loin le temps où Simone Gbagbo, Affi Nguessan, Oulaye Hubert, Assoa Adou se retrouveront sur le même podium en train de faire le même meeting », a -t-il estimé. Depuis quelques années le FPI connaît des dissensions internes.
Concernant la Commission électorale indépendante (CEI), institution en charge d’organiser la présidentielle d’octobre 2020, il a clamé qu’ elle doit être « réformée pour qu’ elle épouse les standards internationaux et garantisse des élections transparentes ».
« Où les élections sont faites de façon transparente avec une CEI qui inspire la confiance à tous, où nous serons tous dans la rue ou en prison pour que Alassane Ouattara installe Amadou Gon Coulibaly (Premier ministre) comme président de la République », a -il- lancé.
« Nous n’assisterons pas impassibles Alassane Ouattara comme des moutons et laisser M. Ouattara aller installer Amadou Gon Coulibaly contre la volonté des Ivoiriens ; nous n’accepterons pas de coup de force », a-t-il dit.
Il a par ailleurs fait observer que le mandat d’arrêt émis contre l’ex-chef de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion armée qui a permis à M. Ouattara d’accéder au pouvoir, a révélé la face hideuse de son régime ».
« Halte à ces arrestations abusives, à ces violations quotidiennes, systématiques et scandaleuses des droits de l’Homme. Un seul homme ne peut pas prendre en otage un pays et changer les lois comme il veut », a affirmé Affi Nguessan.
M. Affi a salué l’avènement de cet élan de réconciliation au sein du FPI, une unité qui vient comme un « instrument stratégique » dans le repositionnement du parti et sa volonté de reconquête du pouvoir lors des joutes électorales à venir.
AP/ls/APA