Le leader du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), Laurent Gbagbo, a échangé à Abidjan avec les jeunes sur leur avenir, à l’occasion de la Fête de la renaissance.
Ne pouvant pas parler avec chaque jeune chez lui, dit-il, il a réuni des objets de son salon à l’effet d’échangeur avec la jeunesse ce samedi 1er avril 2023 au Palais de la culture d’Abidjan, où plus de 5.000 jeunes étaient rassemblés pour l’écouter.
Lors d’un meeting à Duékoué, dans l’Ouest ivoirien, le président du PPA-CI, Laurent Gbagbo, avait donné rendez-vous à la jeunesse pour s’asseoir et discuter avec elle, notamment sur ses préoccupations, ses rêves et ses attentes.
Du 10 au 19 mars 2023, un Comité scientifique mis en place par M. Gbagbo a recueilli les préoccupations des jeunes. A cette rencontre, Me Habiba Touré, avocate personnelle de l’ex-président ivoirien a égrainé la vision du PPA-CI.
Ces jeunes, résumera Me Habiba Touré « n’aspirent qu’à vivre dans la dignité, qu’il s’agisse des difficultés rencontrées en matière d’emploi, de l’accès aux soins, du goût de la vie, de l’immigration clandestine, de la justice et des droits de l’Homme ».
Gbagbo a dégagé des propositions pour la jeunesse en vue de permettre à cette frange de la population de retrouver sa dignité. La population en Côte d’Ivoire est composée de plus de 70% de jeunes ayant moins de 35 ans.
Pour Gbagbo, « la cohésion nationale doit être le socle de tout programme politique. Avoir un véritable processus de réconciliation qui devrait être engagé », ce qui permettra d’imprimer des valeurs communes aux Ivoiriens, à savoir « la primauté de la République, les libertés publiques et la démocratie ».
Il a soutenu que « le renforcement de la cohésion nationale entraînera un climat social apaisé ayant un impact positif sur l’environnement des affaires. Et, c’est dans cet esprit que s’inscrivent les propositions du PPA-CI.
Le PPA-CI suggère la mise en œuvre d’une véritable politique d’éducation-formation, que l’Etat assure la disponibilité des moyens humains et administratifs, politiques, pédagogiques, financiers et matériels à travers la régionalisation qui apparaît comme une réponse.
Il s’agira également de fournir un enseignement et une formation adaptée au marché du travail de façon à limiter le chômage chez les jeunes, a-t-elle ajouté, affirmant qu’il s’agira aussi de créer des centres de formation aux métiers de l’agriculture dans chaque chef-lieu de région.
Le Parti des peuples africain Côte d’Ivoire (PPA-CI) prône, par ailleurs, la valorisation des acquis et des expériences professionnelles en permettant aux jeunes de valider leurs diplômes. Il appelle également les collectivités à recruter les jeunes dans leurs conseils afin afin qu’ils soient imprégnés des enjeux du développement.
En plus de ces propositions, il a été fait le constat de ce que bien de jeunes nourrissent l’ambition de se lancer dans l’entreprenariat, cependant leur surface financière ne leur permet pas de concrétiser leurs projets, a relevé Mme Habiba Touré.
« C’est pour cela que nous proposons la mise en œuvre d’un programme qui donne de l’emploi et qui a pour objectif d’octroyer des prêts aux jeunes afin de favoriser l’entrepreneuriat », a-t-elle poursuivi. Le PPA-CI souhaite aussi le développement des sports de compétition et les infrastructures sportives.
« Quand demain on sera au pouvoir, on a tous les moyens (de mettre en œuvre ces propositions) or demain se prépare aujourd’hui », a lancé M. Gbagbo sous des salves d’applaudissements. Pour lui, « en Côte d’Ivoire, il y a des niches d’emplois, on n’a pas besoin d’aller mourir dans la Méditerranée ».
Concernant la crise postélectorale de 2010-2011, l’ancien président ivoirien, acquitté définitivement par la Cour pénale internationale le 31 mars 2021, a expliqué qu’il « ne recherche pas la vérité comme un point de vengeance ».
L’ex-chef d’Etat ivoirien a déclaré que « ceux qui veulent tout privatiser, (il n’est) pas leur ami ». Il a par ailleurs martelé qu’il « trouve ridicule de mettre un péage entre Marcory et Cocody », en allusion au 3e Pont d’Abidjan baptisé Pont Henri Konan Bédié, par contre il est « d’accord pour le péage sur l’autoroute ».
AP/APA