Le pays, premier producteur mondial avec 1,02 million de tonnes, ambitionne de transformer 50% de sa production en 2030.
Durant trois jours, du 6 au 8 avril 2023, les experts de la filière anacarde ont planché à Abidjan sur le thème « Contribution de l’industrie du cajou à la résilience des pays africains face aux défis économiques mondiaux », un thème porteur d’espoir pour les pays producteurs.
Pour promouvoir la filière de la noix de cajou, la Côte d’Ivoire a institué le Salon international des équipements et des technologies de transformation de l’anacarde (SIETTA 2023), dont la 4éme édition s’est achevée ce samedi 8 avril 2023.
Dans son mot de clôture, le ministre ivoirien du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, représentant le Premier ministre Patrick Achi, a fait savoir que la noix de cajou, depuis 2012, est devenue la deuxième ressource agricole d’exportation de l’Afrique de l’Ouest.
Concernant la Côte d’Ivoire, dira-t-il, « l’anacarde constitue aujourd’hui la deuxième ressource d’exportation après le cacao. Le pays est devenu depuis 2013 le premier producteur mondial de cette spéculation avec un volume de 702.510 tonnes de noix brutes ».
Le pays a produit 1.028.192 tonnes de noix de cajou en 2022. Cette forte croissance de la production de cajou résulte des efforts déployés par le gouvernement pour accélérer la diversification et le développement des produits agricoles afin de lutter contre la pauvreté et améliorer le bien-être des populations en milieu rural.
Le SIETTA 2023 a été une opportunité pour le continent africain, qui transforme moins de 10% de sa production, de réaffirmer les différentes actions en faveur de la transformation de l’anacarde pour en tirer plus de valeurs ajoutées et créer des emplois décents pour les femmes et les jeunes.
« L’exportation de cette matière première à l’état brut se traduit par un manque à gagner pour nos économies et rend la filière anacarde dans les pays exportateurs plus vulnérable aux fluctuations du prix du marché international des noix brutes », a-t-il fait remarquer.
Dans l’optique d’être plus résilients face aux chocs économiques mondiaux, les pays producteurs et exportateurs de noix brutes doivent renforcer leurs stratégies d’industrialisation de l’anacarde, a-t-il soutenu, appelant les opérateurs économiques à franchir le pas de la transformation de la noix de cajou.
Pour booster l’industrie du cajou, le gouvernement ivoirien a adopté un programme de développement de la transformation de l’anacarde ainsi que l’octroi d’une subvention à la transformation de l’anacarde aux usines locales à travers la signature de 37 conventions entre l’Etat et les opérateurs.
Un investissement de 200 millions de dollars US, soit plus de 107 milliards de Fcfa d’appui pour l’amélioration de la chaîne des valeurs dans le cadre d’un projet dénommé Projet de promotion et de compétitivité de la chaîne de valeur agricole anacarde (PPCA) financé par la Banque mondiale, a été élaboré.
L’Etat ivoirien a adopté, par ailleurs, des mesures additionnelles d’incitations fiscales et non fiscales au profit des industries locales à travers une convention avec l’Etat. Suite à ce dispositif, le taux de transformation a sensiblement évolué pour se situer en 2022 à environ 22% de la production nationale de noix de cajou brute.
Le volume de noix de cajou transformé en 2022 est de l’ordre de 224.000 tonnes contre 40.383 tonnes de noix de cajou transformées en 2016. Dans la mise en œuvre du projet PPCA, trois zones industrielles sont en cours d’aménagement, notamment à Korhogo, Séguéla et Bondoukou.
Le directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde de Côte d’Ivoire, Dr Adama Coulibaly, commissaire général de la 4e édition du SIETTA, a indiqué que cette session a enregistré plus de 13.000 participants, exposants et visiteurs issus de 18 pays.
Le SIETTA 2023 a enregistré par ailleurs 34 stands de fournisseurs de produits et services, 35 stands de produits dérivés et 13 stands institutionnels. En outre, le salon a accueilli 22 équipementiers dont 11 entreprises nationales et 11 entreprises internationales.
Cette 4e édition du SIETTA a été couplée avec la 5e réunion des experts du Conseil international consultatif du cajou (CICC). La Côte d’Ivoire, portée à la présidence du CICC pour un an à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres de l’organisation sur les bords de la lagune Ebrié, remplace le Cameroun.
Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural de la Côte d’Ivoire, Adjoumani Kouassi Kobenan, qui préside le CICC, succède au Camerounais Gabriel Mbaroibé, ministre de l’Agriculture et du développement rural. La 6e session du CICC est prévue au Ghana à une date à convenir avec le pays hôte.
AP/APA