Le juge d’instruction en charge de l’affaire Pulcherie Gbalet, la présidente de l’ONG Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), a notifié lundi sa mise en « liberté d’office » assortie de la condition de ne pas sortir du pays et de se présenter au greffe tous les mois.
Libérée mercredi et mise en « liberté provisoire », Mme Pulcherie Gbalet, incarcérée en août 2020 après un appel à manifester contre un troisième mandat de Alassane Ouattara, s’est rendue lundi au tribunal d’Abidjan-Plateau avec son conseil, pour recevoir une notification du juge d’instruction.
« En réalité je suis sur contrôle judiciaire et on nous a signifié deux points, ne pas sortir des limites du territoire national et se présenter tous les mois au greffe du tribunal d’Abidjan-Plateau », a dit à APA la présidente de l’ONG de défense des droits de l’Homme Alternative citoyenne ivoirienne.
Interrogée, Me Rosine Aka Sérikpa, l’un des avocats de Pulcherie Gbalet, a déclaré « nous avons été reçues par le juge d’instruction ce matin, il nous a notifié la liberté d’office de ma cliente, (mais) la procédure d’instruction suit son cours ».
« La liberté d’office veut dire que le juge ne trouve pas pour l’heure opportun de la garder en détention préventive, toutefois l’enquête suit son cours », a expliqué Me Sérikpa, insistant que l’affaire est toujours en instruction et à travers l’enquête, le juge pourra justifier sa poursuite.
Me Rosine Sérikpa s’est dite « contente » sur le fait que le droit à la liberté de Mme Pulcherie Gbalet a été respecté et qu’on lui a accordé la liberté, car « elle n’est pas quelqu’un qui est en fuite, donc il n’y a pas lieu de la mettre en détention pour mener une enquête ». « Je suis satisfaite de ce que le droit ait été appliquée », a-t-elle ajouté.
Après sa mise en liberté, Pulcherie Gbalet avait face à la presse insinué que sa priorité réside dans le bien-être du peuple à travers l’instauration d’un Etat de droit et une meilleure gouvernance des ressources, laissant entendre qu’ elle ira « jusqu’au bout de ce combat ».
Elle a ensuite appelé « tous les acteurs politiques et ceux de la société civile à oeuvrer pour une véritable réconciliation », soutenant que « la réconciliation est en principe un vaste programme qui inclue la libération de tous les prisonniers politiques.
Pour elle, la réconciliation renferme « le retour sécurisé des exilés et le règlement courageux de plusieurs questions sensibles dont la nationalité, l’immigration, la gestion du foncier…Et cela ne peut se faire qu’à travers un dialogue inclusif ».
« Nous appelons de tous nos vœux depuis le début de notre lutte, pour un état de droit » et « demandons donc encore une fois ce dialogue inclusif après la libération de tous les prisonniers politiques et le retour de tous les exilés », a-t-elle poursuivi.
Arrêtée le 15 août 2020, Pulcherie Gbalet a été libérée dans la nuit de mercredi à 23h (GMT), un peu plus de huit mois de détention. Sa libération intervient quelques mois après celle de responsables de l’opposition politique, incarcérés à la suite du boycott électoral de la présidentielle du 31 octobre 2020.
AP/ls/APA