L’ONG ivoirienne Esperance’S Hope a entretenu, ce week-end, à Yamoussoukro, des femmes sur l’hydrocéphalie et le Spina Bifida, deux maladies invalidantes qui touchent les enfants de 0 à 2 ans.
L’hôpital catholique Saint-Joseph Moscati de Yamoussoukro, a servi de cadre d’accueil de cette session de sensibilisation. Ce 22 octobre 2021, a eu lieu une série de conférences, suivie le lendemain d’une journée de consultation et de dépistage.
La deuxième journée a consisté notamment en des consultations pour le dépistage de maladies du système nerveux et plusieurs autres handicaps psycho-moteurs avec des enfants autistes ou atteints d’infirmités motrices cérébrales.
Ces activités, organisées en partenariat avec l’hôpital Saint-Joseph Moscati et d’autres structures, interviennent en prélude à la Journée internationale de lutte contre le Spina Bifida et l’hydrocéphalie, prévue ce 25 octobre 2021.
Les conférences, qui se sont déroulées en présence du préfet de la région de Yamoussoukro Brou Kouamé et du vice-gouverneur du District de Yamoussoukro Koné Drissa, ont permis de mieux comprendre les handicaps issus de ces maladies.
Facteurs de risque
La présidente de l’ONG Esperance’S Hope, le professeur Espérance Broalet, Maître de Conférence agrégée à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké et neurochirurgienne, chargée de la pédiatrie, a expliqué ces deux maladies infantiles.
Le Spina Bifida, dira-t-elle, est une « malformation, une anomalie congénitale qui va toucher la colonne vertébrale et les structures nerveuses ». Il s’agit d’une anomalie de fermeture du tube neural (système nerveux primitif du bébé qui sous forme d’un tube, au début, va par la suite, au niveau du crâne se dilater pour donner le cerveau).
Quant à l’hydrocéphalie, elle est une dilatation de structures contenues dans le cerceau qui contiennent du liquide. Ce liquide fabriquer va circuler et se résorber à certains endroits.
Mais, quand il y a un trop plein de fabrication et que la résorbassion ne se fait pas, ce liquide va s’accumuler dans cette cavité et entraîner une dilatation, a relevé professeur Espérance Broalet.
A la suite de ces définitions, elle a fait observer qu’il y a des facteurs de risque de ces maladies, des facteurs géographiques, familiaux, environnementaux, alimentaires et la cause la plus répandue est la carence en acide folique (vitamine B9).
Cette vitamine, selon le professeur Espérance Broalet, va rentrer dans La constitution du système nerveux. De ce fait, une carence va créer une anomalie. C’est pourquoi l’acide folique est donnée aux femmes enceintes.
« Le problème est que cette acide folique est donnée quand la femme a déjà trois mois de grossesse alors que la maladie survient au premier mois », a indiqué le professeur Espérance Broalet.
« Notre message est de faire en sorte que ce complément d’acide folique soit donné avant la conception de la grossesse » ou lors du projet de grossesse, a-t-elle poursuivi.
Prise en charge
L’organisation fléchit sur un projet de prise en charge de ces pathologies, notamment des subventions sous forme de bourse sanitaire, où des partenaires auront à prendre part à des packs.
« On souhaiterait trouver des partenaires qui vont offrir des bourses sanitaires soit 60.000 Fcfa, 100.000 Fcfa ou 200.000 Fcfa », des montants qui devraient permettre d’assister les enfants malades.
La séance de consultation a regroupé des enfants frappés de surdité, des enfants sous-muets. Près d’une cinquantaine d’enfants consultés ont vu des médecins mais n’ont pas pu faire les examens prescrits pour avoir un diagnostic et faciliter la prise en charge pour défaut de moyen financier.
Parfois, fera remarquer professeur Broalet, les examens n’existent pas dans la localité où plusieurs enfants se trouvent. Les parents sont contraints à aller dans les principales villes du pays pour faire le diagnostic (scanner, échographie…).
Esperance’S HOPE, une association à but non lucratif et apolitique regroupant des patients, des parents de patients, des professionnels de santé, des non professionnels de santé, aide les enfants malades atteints d’hydrocéphalie et de malformation du tube neural, les enfants en situation de handicap et orphelins.
Ses sessions de sensibilisation ont pour but de faciliter l’accès à l’information, de permettre à toutes les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes et allaitantes de dépister précocement l’augmentation du volume crânien de leurs enfants.
La ville de Bonoua, située dans le Sud-est de la Côte d’Ivoire, a accueilli ce 25 octobre 2021 l’édition 2021 de la Journée internationale du Spina Bifida et l’hydrocéphalie.
AP/ls/APA