Cette campagne, visant à lutter contre toutes les formes de discriminations et de violences contre les femmes et les jeunes filles, est accentuée à l’occasion de la CAN 2023, dont la Côte d’Ivoire est le pays hôte.
L’Etat Ivoirien, à travers le ministère de la Femme, de la famille et de l’enfant, est résolument engagé dans la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes. Ce lundi 22 janvier 2024, la ministre de tutelle, Nassénéba Touré a expliqué l’enjeu de cette campagne internationale aux journalistes, à son cabinet.
Elle fera observer qu’au premier rang de ces discriminations les violences basées sur le genre, qui se manifestent de six manières, l’on a la violence physique, la violence psychologique, le viol, le mariage forcé, les mutilations génitales féminines et le déni de ressources, d’opportunités et de services.
L’engagement de notre ministère a rencontré l’adhésion des partenaires qui ont joint leurs efforts aux nôtres pour le lancement de la campagne « Carton Rouge », le 12 décembre 2023, ici à Abidjan ; ce qui a contribué à affirmer le leadership régional de notre pays sur la thématique, a-t-elle ajouté.
Le ministère de la Femme, de la famille et de l’enfant organise cette campagne internationale, en collaboration avec l’Association pour la Renaissance et la diaspora africaine (ARDN), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).
M. Djibril Diallo, PDG de l’ARDN, compte intensifier cette campagne dans les douze mois à venir, aux Etats-Unis, où l’association nationale des journalistes noirs américains représente quelque 4.000 journalistes.
Le réseau veut impulser une mise en relation des élus locaux avec des maires noirs américains. Sur 365 maires noirs aux USA, l’ARDN envisage de sélectionner douze maire qui vont être jumelés avec 12 maires en Côte d’Ivoire.
Au niveau l’enseignement supérieur, Djibril Diallo a assuré que 100 présidents d’universités américaines, sous l’égide de la ministre ivoirienne de la Femme, de la famille et de l’enfant, vont signer des actes de partenariats avec des institutions supérieures au niveau de la Côte d’Ivoire.
Cécile Compaoré Zoungrana, la représentante résidente de l’UNFPA en Côte d’Ivoire s’est félicité de ce que la campagne carton rouge contre les VBG se déroule pendant la 34e Coupe d’Afrique des Nations de football, qu’abrite la Côte d’Ivoire, car cela permet de toucher la région et le continent.
L’UNFPA, dira-t-elle, entend mobiliser les partenaires pour accompagner le gouvernement ivoirien dans cette initiative de plaidoyer. Elle relèvera le taux élevé de femmes de 15 à 49 ans ayant subi des actes de violences, causés par leurs partenaires.
Selon Cécile Compaoré Zoungrana, la représentante résidente de l’UNFPA, l’organisation onusienne est en quête de 15 milliards de dollars américains à l’effet de lutter contre les violences basées sur le genre, en Côte d’Ivoire.
L’Ivoirienne Ruth Gbagbi, 5e dan de Taekwondo, double médaillée olympique et double championne du monde de Taekwondo, a soutenu qu’il faut « considérer les arts martiaux comme des catalyseurs de changements, des alliés dans la lutte collective contre les violences basées sur le genre ».
« En embrassant les enseignements et les valeurs de ces disciplines, nous pouvons bâtir une société plus forte, plus équilibrée et plus résiliente », a-t-elle ajouté. Pour elle, les arts martiaux peuvent contribuer à la reconstruction après des violences, en offrant un espace d’expression physique et mental.
Depuis 2023, L’Ivoirienne Ruth Gbagbi, est la présidente de la Commission des athlètes de l’Union africaine du Taekwondo. Elle défend, par ailleurs, que les arts martiaux constituent un outil dans la prévention des violences, en fournissant des compétences d’auto-défense pratiques.
La ministre a salué le Fonds des Nations Unies pour la population et le Réseau de la Renaissance africaine et de la diaspora pour leur soutien constant qui a permis d’adopter la déclaration d’Abidjan, baptisée « SAVE » (Sanctionner les Actes de VBG et les pratiques Équivalentes ».
Cette déclaration a été signée par la Côte d’Ivoire, le Benin, la Sierra Leone, la Guinée, le Congo et le Cameroun ; et bénéficié du soutien de personnalités de premier plan du monde de la politique et de la culture. Elle prescrit dix engagements clés en vue d’accélérer la lutte contre les VBG.
Saisissant l’opportunité de l’organisation de la CAN, une grande campagne de signature d’engagements contre ce fléau a été engagée et se poursuivra jusqu’ à la fin de l’année 2024, a souligné la ministre Nassénéba Touré.
Cette initiative vise à recueillir million de signatures à travers une pétition en ligne et l’installation de dispositifs de signatures physiques dans les lieux de forte affluence (stades et villages CAN) pendant la durée de la compétition.
A ce jour, plus de 2.200 signatures ont été recueillies en ligne et quelque 300.000 autres enregistrés physiquement, notamment dans les lieux de regroupement, à l’occasion de la CAN 2023 qui a lieu du 13 janvier au 11 février 2024.
AP/APA