Le gouvernement ivoirien veut amener le secteur privé à intégrer dans sa stratégie les enjeux du développement durable et la gestion environnementale, en vue d’améliorer le cadre de vie des populations.
Le ministre de l’Environnement et du développement durable Jean-Luc Assi, a visité vendredi les cimenteries sur le Boulevard du Port d’Abidjan? afin de constater les actions environnementales pour éviter une surexposition au clinker de ciment qui peut provoquer des lésions cutanées ou oculaires graves.
A l’usine de LafargeHolcim Côte d’Ivoire, filiale du Groupe Holcim, leader dans l’industrie des matériaux de construction (ciment, béton et agrégats), le ministre Jean-Luc Assi s’est félicité des efforts de l’entreprise pour améliorer le cadre de vie des populations riveraines.
Il a fait savoir que quelques fois des plaintes sur l’échappée du clinker dans la zone portuaire lui viennent directement, c’est pourquoi il est venu voir comment les dispositions sont prises par les cimentiers pour réduire l’impact de la pollution sur l’environnement.
Sur la question de la gestion environnementale, il a dit que les acteurs du secteur auront besoin de certification à un moment donné, ajoutant qu’« il y a un décret que nous sommes en train de faire sur la RSE, qui va obliger les entreprises à prendre des dispositions, notamment sur leur responsabilité ».
Gestion environnementale
« Des cimenteries en plein cœur de la ville, on ne peut pas faire autrement, mais la seule chose, c’est de veiller à ce que l’environnement soit assaini par des actions concrètes », a affirmé M. Jean-Luc Assi, mentionnant qu’ « il y a encore beaucoup de choses à faire ».
Le Centre ivoirien anti-pollution (CIAPOL), rapportera-t-il, a fait remarquer qu’« il y a quand même des efforts » faits par les cimentiers. Pour lui, « l’objectif principal, c’est de donner des orientations dans le cadre de l’amélioration du cadre de vie des populations pour un cadre de vie assez sain ».
« Je vous exhorte à continuer le travail que vous êtes en train de faire » a-t-il lancé. Le ministre de l’Environnement et du développement durable, Jean-Luc Assi, était accompagné des responsables du CIAPOL et de l’Agence nationale de l’environnement (ANDE).
Rachid Yousry, le directeur général de LafargeHolcim Côte d’Ivoire, a assuré que le développement durable est au cœur de la stratégie et des ambitions de la filiale, ainsi qu’au niveau du Groupe. D’ailleurs, toutes les problématiques locales sont transmises et traitées dans un système.
« Les principes du développement durable s’inscrivent dans les activités industrielles, dans nos procédures d’achat », de même que dans les relations avec les employés et les partenaires, a-t-il souligné, renseignant que le groupe vise « zéro émission de CO2 à l’horizon 2050 ».
Selon les initiatives relatives au plan d’action de la gestion environnementale de la filiale, des activités sont réalisées depuis 2021 dans le cadre de la gestion de l’environnement et du développement durable. L’ANDE a validé d’ailleurs, « la semaine dernière », le Plan de gestion environnemental de l’entreprise.
Des progrès probants réalisés
Ces trois dernières années, LafargeHolcim Côte d’Ivoire a eu des visites de la structure environnementale du Port d’Abidjan, notamment en mars 2022 et en mars 2023, dans le cadre des évaluations par rapport aux exigences environnementales pour opérer dans la zone portuaire.
Les activités, cette année, selon l’un des responsables de l’usine, ont généré deux plaintes, la première formulée par l’ANDE à la suite d’un rapport de l’association de la cité du port et une défaillance sur une pompe ayant engendré à la poussière qui a conduit à un arrêt momentané des équipements.
Le plan d’action sur la gestion environnementale, depuis 2020, ressort « 80% de réalisation ». Pour le reste des actions, des équipements en attente devraient permettre de solder définitivement les actions engagées par la filiale.
Le plus gros succès sur la partie environnementale, est le démarrage du silo clinker effectué en 2021. Depuis sa mise en service, le silo a accueilli 91 navires de clinker, soit un peu moins de 2 millions de tonnes de ciment.
Le transport du clinker génère beaucoup de poussières. Si la filiale n’avait pas acquis ce silo, les 91 navires de clinker, représentant à peu près 54.200 voyages de camions, auraient accru le volume de poussière. En outre, le silo a permis de décongestionner le port.
Depuis 2020, les actions engagées se chiffrent à près de 400 millions Fcfa (603.823 euros) concernant le renouvellement et l’entretien des machines pour éviter la génération de poussière. Dans sa politique sociale, la filiale a dépensé 111 millions de Fcfa pour les initiatives sociales ou activités liées à la RSE.
La filiale vient de finir la construction d’une école à Bouaké, la métropole du centre ivoirien, notamment dans la commune de Brobo. L’établissement devrait être inauguré à la rentrée scolaire 2023-2024.
AP/APA