En Côte d’Ivoire, seuls « moins de 10% » des 400.000 tonnes de déchets plastiques produits chaque année sont recyclés.
Première puissance dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), la Côte d’Ivoire n’en possède pas moins des plages libres de déchets plastiques. En marge de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée chaque 5 juin, le ministère ivoirien de l’Environnement a dirigé des activités de nettoiement sur une étendue d’un kilomètre sur la plage de Grand-Bassam, site classé patrimoine mondial par l’agence des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et situé à trente kilomètres d’Abidjan, la capitale ivoirienne.
Organisée en partenariat avec la Banque africaine de développement (Bad), le Système des Nations unies en Côte d’Ivoire, l’ambassade des Pays Bas et la Commune de Grand-Bassam, l’activité a mobilisé 200 personnes pour surtout lancer des messages contre la pollution plastique. Ce fléau est une « menace visible » ayant d’importants impacts négatifs sur chaque communauté. Les plastiques constituent la partie la plus importante, la plus nocive et la plus persistante des déchets et représentent au moins 85% de tous les déchets marins. En Côte d’Ivoire, on estime à 400.000 tonnes les déchets plastiques produits chaque année dont moins de 10% sont recyclés, souligne un communiqué de la Bad parvenu lundi à APA.
« A l’instar des autres pays du monde, la Côte d’Ivoire s’est résolument engagée à combattre la pollution plastique à travers des initiatives multiples. Au niveau international, la Côte d’Ivoire est membre du Partenariat sur les déchets plastiques dans le cadre de la Convention de Bâle depuis 2019. Ce partenariat a pour objectif de promouvoir la gestion écologiquement rationnelle des déchets plastiques dans le monde à travers des projets structurants. Toutes nos initiatives prouvent que la Côte d’Ivoire est à l’œuvre pour relever le défi de la lutte contre la pollution plastique », indique Kouassi Kouamé, chef de cabinet du ministère de l’Environnement et Développement durable, appelant ses compatriotes à débarrasser leurs « plages des déchets plastiques pour préserver (leur) santé et (leur) environnement ».
« L’activité de nettoyage des plages que nous entreprenons aujourd’hui est la vitrine d’une solution globale face à un problème mondial. (…) Cette approche est intégrée dans notre stratégie sur le changement climatique, car nous savons qu’environ 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent des pollutions plastiques », a expliqué de son côté Anthony Nyong, directeur du Département changement climatique et croissance verte de l’institution financière.
Le représentant du Programme des Nations unies pour l’environnement en Côte d’Ivoire, Mohamed Atani, a appelé à l’action parce que la pollution plastique « est un problème qui affecte les ressources naturelles et la santé de notre planète ainsi que celles de nos populations et nos économies. Par conséquent tout le monde est concerné. Le moment est à l’action, et on a besoin de l’engagement de tout le monde : gouvernement, secteur privé, association, communes, enfants, écoles etc. »
ODL/ac/APA