L’Etat ivoirien a élaboré un Plan d’actions stratégiques évalué à 31,54 milliards Fcfa en vue d’amener les enfants des écoles coraniques à intégrer le système éducatif officiel d’ici à 2025, a indiqué mercredi à Abidjan l’inspecteur général de l’éducation nationale Idrissa Kouyaté.
« L’objectif est que tous les enfants des systèmes islamiques éducatifs accèdent au système éducatif formel par le programme officiel, et le Plan d’actions stratégiques élaboré nous a donné un budget de 31,545 milliards Fcfa », a dit M. Kouyaté, lors d’un séminaire dédié aux acteurs des médias.
Les professionnels des médias ont été notamment instruits sur les thématiques d’intégration des enfants des Structures islamiques d’éducation (SIE) dans le système d’éducation formel. Ce budget défini, selon M. Kouyaté, s’étend sur la période 2019-2025.
Pour financer cette stratégie, il est prévu dans le financement une partie supportée par l’Etat de Côte d’Ivoire à hauteur de 51% soit environ 16 milliards Fcfa, et le reste sera sollicité auprès des bailleurs de fonds et les partenaires financiers à concurrence de 15,5 milliards Fcfa, a-t-il souligné.
« Nous allons organiser très prochainement une table ronde avec les bailleurs de fonds pour présenter cette stratégie afin de recueillir des moyens de financer ce projet » qui devrait permettre jusqu’en 2025 d’intégrer des milliers d’enfants encore hors du système éducatif officiel.
L’école coranique qui vise à promouvoir l’éducation islamique est portée sur la connaissance et la pratique de l’islam, permettant à l’enfant d’être un bon croyant. Au-delà de ces valeurs, l’Etat ivoirien veut garantir aux enfants sur son sol une égalité de chance face à l’employabilité.
L’école coranique comprend des formes diverses et variées. Le Médersa, l’enseignement dispensé en arabe (école coranique améliorée), l’école franco-arabe et l’école privée confessionnelle islamique, particulièrement conforme aux exigences du système éducatif officiel.
Selon les statistiques de la direction des statistiques du ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, sur 1,6 million d’enfants hors système éducatif, 327 476 enfants des Structures islamiques d’éducation (SIE) sont non reconnues par l’Etat dont 45% de filles.
Ces enfants sortent de ces structures sans avoir acquis les connaissances et les compétences nécessaires pour leur insertion socioprofessionnelle, a fait observer M. Joseph Guédé, coordonnateur national du Programme éducation Côte d’Ivoire-Unicef.
L’Etat, dira-t-il, veut amener les structures islamiques d’éducation à appliquer les programmes officiels. En 2017, des enquêtes menées ont révélé « 2 781 Structures islamiques d’éducation (SIE), regroupant 429 366 enfants dont 194 986 filles et un effectif enseignant 8 719 dont 1 600 femmes ».
L’Etat ivoirien a adopté en 2015 une loi exigeant que tous les enfants âgés de 6 à 16 ans soient inscrits dans un système éducatif. Selon une étude faite en 2016 dans les ménages en Côte d’Ivoire, il a été dénombré 1,6 million d’enfants hors système éducatif.
Les Structures islamiques intégrées ont des enseignants formés qui appliquent le programme éducatif officiel et reçoivent un suivi pédagogique. Les enfants qui les fréquentent, eux, sont pris en compte dans les statistiques scolaires et se présentent aux examens nationaux.
AP/ls/APA