Le ministre du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, a présenté au secteur privé les opportunités d’investissements au sein de son département ministériel en lien avec le Programme national de développement (PND, 2021-2025).
Souleymane Diarrassouba a déballé ce jeudi 25 mai 2023 les projets d’investissements relatifs au secteur du commerce, de l’industrie et de la promotion des PME, à la 3e édition de la tribune FOCUS PND, initiée par le Patronat ivoirien.
Devant plusieurs acteurs du monde des affaires, à la Maison de l’entreprise, le siège du Patronat ivoirien, à Abidjan-Plateau, Souleymane Diarrassouba a échangé avec les opérateurs économiques sur les réformes opérées et le niveau de maturité des projets.
Le président du Patronat ivoirien, Ahmed Cissé, a salué la qualité des relations secteur public-secteur privé, tout en assurant que le secteur privé est prêt à accompagner le PND 2021-2025 d’un portefeuille de 59.000 milliards Fcfa dont 74% est consacré aux investissements privés, soit 43.660 milliards Fcfa.
Projets d’investissements
Le ministre du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME a annoncé un appel d’offres lancé pour le recrutement d’une entreprise en vue d’opérationnaliser un régime de suivi et de traçabilité des produits du tabac, qui permettra, non seulement, d’identifier les différents intervenants dans la chaîne de production.
Ce dispositif devrait aussi permettre de suivre le circuit parcouru par les produits du tabac fabriqués ou importés en Côte d’Ivoire, de façon à réduire significativement la visibilité et l’attrait des produits du tabac, ainsi que leurs effets nocifs sur les populations.
Le ministère a dans sa ligne de projets, la construction de 11 marchés de gros pour lutter contre la cherté de la vie et le faible approvisionnement des marchés en denrées alimentaires ainsi que l’insuffisance de l’offre et la saisonnalité des produits vivriers qui exercent une pression sur les prix à certaines périodes de l’année.
La première phase de ce projet a obtenu un financement de 84,5 milliards CFA de la Banque mondiale à travers le Projet de développement des chaînes de valeurs vivrières (PDC2V). Cette première phase consistera en la construction de trois marchés de gros à Abidjan (140 ha), Abengourou (81 ha) et à Daloa (100 ha).
Le ministre a renseigné que les appels d’offres pour le recrutement des entreprises pour la réalisation de ces infrastructures seront bientôt lancés. La deuxième phase concerne la construction des huit autres marchés de gros (Korhogo, Man, Soubré, Bongouanou, Divo, Odienné, Bondoukou et Yamoussoukro) pour lesquels nous sommes à la recherche de financement.
La cartographie des localités identifiées pour accueillir les marchés de gros montre un maillage du territoire du nord au sud, de l’est à l’ouest en passant par le centre. Le coût global de ce projet est estimé à : 253,5 milliards de francs CFA.
Dans la même veine, il est prévu un projet de construction de 17 centres de groupage et de collecte pour un financement de de 21,43 milliards FCFA que l’Etat de Côte d’Ivoire recherche. Un projet de reconstruction de 18 marchés de détails incendiés est évalué à 129 milliards FCFA.
Concernant le Parc des expositions d’Abidjan, en finition, Souleymane Diarrassouba a annoncé que « Les entreprises sont invitées à manifester leur intérêt pour la gestion et l’exploitation du Parc des expositions d’Abidjan.
Au niveau de l’industrie, le gouvernement ivoirien prévoit la mise en place de sept clusters prioritaires. Il s’agit des clusters Agro-industrie, Chimie et plasturgie ; Matériaux de construction, d’ameublement et d’équipement, Industrie pharmaceutique, Textile (vestimentaire et d’ameublement) et accessoires, Emballage et Fabrication de pièces détachées, assemblage de véhicules de spécialité.
Les études seront disponibles à fin juillet 2023 et offriront des opportunités d’investissements à nos entreprises, a fait savoir le ministre du Commerce et de l’Industrie et de la promotion des PME.
Il a, par ailleurs, annoncé l’aménagement de la zone industrielle de San-Pedro (Sud-ouest, zones industrielles existantes et réserves industrielles). Le coût du projet est estimé à 100 milliards de FCFA. De même que le projet de réhabilitation des zones industrielles de Koumassi et de Vridi pour un investissement de 23,35 milliards FCFA.
Le projet d’aménagement de la zone industrielle de Bonoua (328 ha) a un coût d’investissement de 66,28 milliards FCFA. Projet de réhabilitation de la zone industrielle de Yopougon (Phase 2) pour un coût global de 17,35 milliards FCFA et portant sur les 469 ha de la zone industrielle.
Le projet d’aménagement de la Zone franche textile de Bouaké (centre ivoirien, 100 ha) est d’un coût de 194,46 milliards FCFA. Un autre projet vise la création de 109 centres artisanaux de proximité pour un investissement de 22,02 milliards FCFA.
Souleymane Diarrassouba a fait savoir le projet de construction de la Casse moderne de N’Dotré, dans le nord d’Abidjan, pour un coût de 9,16 milliards FCFA. Le gouvernement est à la recherche de financement pour la poursuite de la construction des box et l’aménagement de la zone.
Performances et perspectives économiques
La mise en œuvre du PND 2021-2025 devrait permettre d’accélérer la transformation structurelle de l’économie, renforcer l’inclusion sociale ; doubler le PIB par habitant d’ici 2030 ; porter à 15% la part du secteur manufacturier dans le PIB.
Elle devrait également permettre de porter le taux d’investissement à 27,1% du PIB en 2025 contre 23,1% en 2021, de hisser la Côte d’Ivoire au rang des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2030 et de créer plus de 4 millions d’emplois en 2025.
Le financement de ce PND s’élève à 59.000 milliards de FCFA, avec une contribution attendue du secteur privé de 74%, soit 43 660 milliards de FCFA et du secteur public à concurrence de 26%, soit 15 340 milliards de FCFA.
La Côte d’Ivoire enregistre une bonne performance économique depuis 2012, malgré les effets pervers des différentes crises que connaît le monde, grâce au maintien de la stabilité socio-politique et à la mise en œuvre de nombreuses réformes et investissements
La part de la valeur ajoutée du secteur secondaire a augmenté, passant de 20,1% en 2015 à 22% en 2022, avec une part de l’industrie manufacturière dans le PIB estimée à 10,9% en 2022, et une projection à 15% en 2025 ;
Quant au volume des investissements agréés, il s’est établi à 945 milliards FCFA en 2022, tandis que le taux d’investissement est estimé à 26,4% en 2022 pour un objectif de 27% en 2025. Quelque 23 940 entreprises ont été créées au CEPICI (Guichet unique de l’investissement) en 2022, dont 49,3% des investisseurs sont des nationaux.
Le secteur privé représente le moteur de l’accélération de la transformation économique, avec une contribution moyenne d’environ 4,7 points à la croissance sur la période 2016-2022, dont le taux moyen global est de 6% sur cette période.
Un Comité de suivi comprenant des points focaux des deux entités (Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME et du Secteur privé) devrait être mis sur pied pour poursuivre les échanges et permettre aux acteurs économiques ivoiriens d’investir dans les projets matures présentés par le ministre Souleymane Diarrassouba. Ce comité se réunira tous les trimestres pour faire le point.
AP/APA