Onze entraineurs africains seront sur les bancs des équipes participant à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football qui débute ce soir en Egypte où ils tenteront, face à l’armada de techniciens expatriés de soulever le trophée continental au soir du 19 juillet.
Longtemps marginalisés au profit des « sorciers blancs », souvent à diplôme égal, les techniciens locaux sont, de plus en plus, sollicités pour coacher les sélections nationales du continent. A la dernière CAN (à 16 équipes) au Gabon, ils étaient quatre à défendre leurs compétences face aux «expatriés » commencent à gagner la confiance des fédérations africaines pour encadrer les équipes nationales.
Pour cette 32è édition de la CAN (la première avec 24 équipes), ce sont 11 Africains qui dirigeront l’encadrement technique sur le banc des sélections avec une mention spéciale à la Tanzanie qui a fait confiance au Nigérian Emmanuel Amuniké à la tête des « Etoiles du Kilimandjaro », l’équipe nationale du pays.
La République démocratique du Congo (RDC) continue de faire confiance à Florent Ibenge, un fils du pays, en poste depuis 2014. Il est l’entraîneur africain avec la plus longue longévité sur un banc de touche.
Pour le Sénégal, on ne change pas une équipe qui gagne avec continue de faire confiance à l’excellent Aliou Cissé qui, depuis son arrivée en 2015 à la tête des Lions de la Teranga, a bonifié la sélection de son pays qui domine le football africain au classement FIFA depuis au moins un trimestre.
Kamara Ibrahim Kamso poursuit sa mission de « redressement » de la sélection ivoirienne qui court après une troisième étoile. Après avoir été adjoint lors des deux dernières éditions, Kamso, le philosophe a pris le pouvoir à la tête des Eléphants. A la différence de l’économiste malien Mohamed Magassouba, l’intérimaire pour conduire la 11è campagne de son pays aux pieds des Pyramides.
Chacun de ses onze sélectionneurs africains rêve de succéder au Nigérian feu Stephen Keshi, vainqueur de la CAN 2013 avec son pays, au palmarès des techniciens africains à avoir remporter le trophée continental.
En face de nos « locaux », se dresse une légion d’expatriés, « des chasseurs de primes » conduite par des techniciens français dont certains ont déjà essuyé, à plusieurs reprises, leur postérieur sur les bancs de sélections africaines sans résultats probants.
C’est le cas d’Alain Giresse qui est passé par le Mali, le Gabon et le Sénégal avant d’être aux commandes des Aigles de Carthage de Tunisie pour cette campagne.
Son compatriote Michel Dussuyer, sélectionneur du Bénin n’a pas fait mieux à la tête de la Côte d’Ivoire et de la Guinée tout comme Sébastien Migné, aujourd’hui, coach du Kenya après le Congo. Il en est, également, de même pour le Franco-allemand Gernot Rohr qui après les intermèdes au Gabon, au Niger et au Burkina Faso, tentera de se relancer avec le Nigéria.
Dans cette grisaille de « globe-trotter », seul le Français Hervé Renard, sélectionneur des Lions de l’Atlas du Maroc a connu le succès avec les sélections qu’il a eues à coacher. Vainqueur de la CAN avec la Zambie en 2012 puis avec la Côte d’Ivoire en 2015.
Le pays organisateur, l’Egypte, a misé sur le Mexicain Javier Aguirre (61 ans) qui a coaché la sélection de son pays lors des coupes du monde 1986 et 2002 pour tenter de s’imposer à domicile dans la compétition dont il est l’un des grandissimes favoris. Le Serbe Srdjan Vasilevic et l’Ecossais Stuart Baxter dirigeront, respectivement, les sélections d’Angola et de l’Afrique du Sud.
La grande curiosité de la CAN égyptienne sera, sans doute, le Néerlandais Clarence Seedorf à la tête des champions d’Afrique en titre, les Lions Indomptables du Cameroun. Un gros challenge pour l’ancien joueur du Milan AC et du Real Madrid. Pour le Belge Paul Put, l’aventure en Afrique de l’Ouest continue pour atterrir en Guinée à la tête du Syli National après les Etalons du Burkina Faso.
HS/ls/APA