La 2e édition des « Rendez-Vous de l’APSGI », l’Association professionnelle des sociétés de gestion et d’intermédiation de l’UEMOA, s’est ouverte ce jeudi 12 décembre 2024, à Abidjan, autour du thème « Avec la bourse, investir aujourd’hui pour mieux vivre demain. »
Les Rendez-Vous de l’APSGI qui se déroulent les 12 et 13 décembre 2024, se veulent un temps de réflexion et de dialogue pour sensibiliser et mobiliser, surtout, les investisseurs individuels sur le marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
« Trop longtemps, la finance a été une notion abstraite et cela a mis la population à la merci d’autres alternatives d’investissements qui sont un peu moins sûres que la bourse », a relevé lors d’une conférence inaugurale M. Ismaël Cissé, le vice-président de l’APSGI.
Pour lui, « il faut comprendre que la bourse est une option d’investissement qui est régulée, qui protège l’épargne et qui a un potentiel de rendement très élevé » par rapport à l’épargne classique dans les établissements bancaires.
Ismaël Cissé a soutenu que pour avoir un marché financier performant, « il faut qu’il soit interconnecté, inclusif et technologiquement avancé. Dès lors, nous aurons une Afrique sans frontière financière », où il n’y aurait plus de barrières monétaires.
L’Intelligence artificielle, soutiendra-t-il, a « un potentiel transformateur pour le marché financier ». Avec cette technologie, les Sociétés de gestion et d’intermédiation (SGI) peuvent atteindre le plus grand nombre de personnes, élargissant ainsi les portefeuilles des investisseurs.
« Nous avons des difficultés techniques pour accompagner effectivement le plus grand nombre » de populations, a-t-il admis. Toutefois, « ces difficultés-là, beaucoup peuvent être résolues grâce à l’Intelligence artificielle », ainsi les conseils personnalisés ne seront plus réservés à une élite.
Véhicules d’investissement
« Nous anticipons aussi la création de nouveaux véhicules pour arriver à financer l’entrepreneuriat, utiliser ces capitaux aussi pour combler les gaps que nous avons en termes de disponibilité de financement » notamment le financement des start-ups et du capital-risque, a-t-il ajouté.
Le marché financier régional est aujourd’hui porté par les investisseurs institutionnels, L’APSGI veut, à travers ce RDV des acteurs du secteur, capter davantage d’investisseurs individuels qui sont « au cœur du développement du marché ».
« On parle tous de financer l’immobilier, tout le monde veut investir en immobilier, et nous avons un gros déficit en immobilier dans notre région. Alors, le marché financier a un rôle à jouer sur le marché de l’immobilier », a-t-il déclaré.
« Avec la réglementation qui va sortir bientôt, elle nous permettra d’ici à 2030, d’avoir des véhicules d’investissements en immobilier. Nous pourrons avoir 20% de la capitalisation boursière qui pourrait être liée à des produits immobiliers », a-t-il poursuivi.
De ce fait, « on pourrait avoir, par exemple, une étudiante de 27 ans qui possède des parts dans un immeuble commercial à Dakar ou à Abidjan avec une petite participation minime de 100 000 Fcfa », a-t-il illustré, montrant comment ce marché peut être boosté.
Il a fait observer qu’en 2030, « on aura une prolifération d’obligations vertes pour renforcer la production énergétique et nous pouvons lever jusqu’à 15 milliards de dollars dans les obligations vertes, pour arriver à réduire les émissions de carbone. »
Par ailleurs, avec la connectivité financière, « une entreprise agro-alimentaire pourra lever en quelques heures une somme de 100 millions de dollars sur plusieurs places boursières simultanément. C’est possible, et nous croyons que ça sera faisable en 2030 », a-t-il laissé entendre.
Un marché à fort potentiel
Concernant la taille du marché financier de l’UEMOA, « nous pouvons aller plus loin et atteindre au moins 60% du PIB de la région » contre une capitalisation boursière de 10 000 milliards de Fcfa et des encours de titres obligataires estimés à près de 20 000 milliards de Fcfa, aujourd’hui, a-t-il dit.
Le directeur exécutif de l’APSGI, Soualiou Fadiga, a relevé que l’association veut via ce RDV renforcer la culture boursière afin que le marché financier joue son rôle de moteur de développement économique de la région qui compte 200 000 compte-titres par rapport à une population de 245 millions d’habitants.
Ouvrant la 2e édition des Journées de l’APSGI, Mme Kadi Fadika-Coulibaly, la DG de Hudson & Cie, a fait savoir que les indices de la BRVM Composite et le BRVM 10 ont respectivement augmenté de 20% et 18 % en 2024, ce qui témoigne de la solidité et de la résilience du marché financier régional.
« Ces performances solides illustrent les opportunités de rentabilité et de diversification offertes aux investisseurs tout en consolidant son rôle clé dans le financement des économies de l’UEMOA », a affirmé Mme Kadi Fadika-Coulibaly.
« La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), pilier de notre marché financier, a connu une croissance notable ces dernières années ». Selon Mme Kadi Fadika-Coulibaly, elle a enregistré en 2024, « un rendement moyen des dividendes de 6,5%, attirant ainsi l’intérêt des investisseurs à la recherche de revenus réguliers ».
Mme Kadi Fadika-Coulibaly, a ensuite fait remarquer que les intérêts sur les obligations ont affiché des taux compétitifs allant jusqu’à 8%, renforçant son attractivité pour les investisseurs individuels et institutionnels.
Fondée le 3 décembre 1998, l’APSGI a pour mission de contribuer à l’émergence d’un marché financier régional efficient. En tant que faîtière des SGI, elle veille à promouvoir les activités des acteurs du marché financier, à sensibiliser les populations aux opportunités d’investissement, et à encourager l’innovation financière.
AP/Sf/APA