L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, pourra rentrer en Côte d’Ivoire d’ici la fin de l’année.
Selon un communiqué de presse de son avocate, « M. Laurent Gbagbo a reçu ce jour deux passeports, un ordinaire et un diplomatique des mains de Madame l’ambassadeur Nogozene Bakayoko, chef de Cabinet du ministre des Affaires étrangères, et de M. Abou Dosso, ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Belgique ».
« Ayant maintenant son passeport, il envisage de rentrer en Côte d’Ivoire, au cours du mois de décembre 2020, et a désigné à cet effet M. Assoa Adou, secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), pour approcher les autorités compétentes afin d’organiser son retour dans la quiétude conformément à son statut d’ancien président de la République », assure son conseil, Me Habiba Touré, avocate près la Cour d’Appel de Paris.
L’ancien chef d’Etat ivoirien « salue l’acte que viennent de poser les autorités ivoiriennes qui, selon lui, va dans le sens de l’apaisement ».
Sur la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire, il estime qu’à la lumière des récents événements qui ont endeuillé le pays, « l’obtention de son passeport est un épiphénomène », rapporte son Conseil.
De ce fait, « M. Gbagbo s’incline devant la mémoire de tous les morts de la crise pré et post électorale de 2020 (et) apporte son réconfort à tous ceux qui sont blessés dans leur âme et dans leur chair ».
« Il demande aux autorités ivoiriennes de faire encore un pas de plus vers la décrispation du climat socio-politique, (car) on ne peut pas emprisonner des leaders politiques parce que ceux-ci ont fait valoir leur droit de dire non à un 3ème mandat inconstitutionnel », a-t-elle rapporté.
Pour lui, « ce n’est pas respecter le droit que de les arrêter et/ou les emprisonner à cause d’une déclaration d’intention ». En outre, il demande de nouveau « la libération de tous les responsables politiques et de la société civile injustement incarcérés à la suite de la volonté de M. Alassane Ouattara de briguer un 3ème mandat ».
« L’arrestation récente de ces personnes ne devrait pas nous faire oublier que depuis plusieurs années, des députés, des militaires et des civils croupissent encore dans les geôles ivoiriennes », poursuit-il.
Par ailleurs, il a apporté son soutien aux artistes chanteurs Yodé et Siro, condamnés à un an de prison avec sursis et une amende de 5 millions Fcfa chacun pour outrage à magistrat et propos à relent tribal, déplorant leur condamnation, alors qu’ils n’ont fait qu’user de leur liberté d’expression.
Il a exprimé sa « satisfaction » concernant la levée des blocus chez l’ancien président Henri Konan Bédié et les autres personnalités politiques de l’opposition, tout en insinuant « nos familles respectives ne doivent plus payer pour notre engagement politique ».
A l’issue de son acquittement le 15 janvier 2019 et la levée des conditions restrictives le 28 mai 2020 par la Cour pénale internationale (CPI) dans l’affaires des violences post-electorales ivoiriennes de 2010-2011, M. Gbagbo, actuellement à Bruxelles, veut regagner son pays où il a été condamné par contumace dans une affaire de braquage de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
AP/ls/APA