La Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (Cdrp), une organisation de l’opposition ivoirienne, reproche au Premier ministre Hamed Bakayoko d’avoir tenu un « discours bélliqueux », en réaction à l’appel à la « désobéissance civile » lancée par l’opposition.
Dans une déclaration lue, mercredi, par M. Ouattara Gnonzié, au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), le porte-parole de la Cdrp a qualifié de « propos incendiaire », la réaction du Premier ministre Hamed Bakayoko sur l’appel de la désobéissance civile de l’opposition.
Lors du meeting de clôture d’une visite d’Etat de Alassane Ouattara à Bouaflé (centre-ouest), le Premier ministre Hamed Bakayoko, prenant la parole, a selon la Cdrp tenu le 26 septembre 2020 « des propos d’une extrême gravité, indigne d’un Premier ministre et mal à propos ».
« M. le président, s’ils (opposants) continuent, la semaine prochaine, après le dernier Conseil des ministres, nous allons vous désobéir un peu ; ils incitent à la violence, à la désobéissance, à la rébellion (…) nous serons devant vos domiciles pour vous apporter la note », avait dit M. Hamed Bakayoko sur la question de la désobéissance civile.
Pour la Cdrp, ce sont des « preuves » de « menaces directes proférées par le Premier ministre contre les leaders politiques de l’opposition et le peuple de Côte d’Ivoire avec des propos dangereux ».
M. Ouattara Gnonzié a déclaré que le Premier ministre « semble s’être trompé de tribune » et a à travers son « discours belliqueux et d’une rare violence, tranché clairement avec les dispositions d’apaisement et de dialogue qu’il avait laissé entrevoir dès sa nomination ».
« Le Premier ministre, plutôt que de se mettre dans la posture d’un homme d’Etat comme l’exige toute cérémonie officielle, s’est vautré dans un spectacle digne d’un militant zélé préoccupé à impressionner par ses diatribes et menaces, les faucons de son parti », a-t-il poursuivi.
La Cdrp, soulignera-t-il, estime que le discours de M. Hamed Bakayoko « trahit les réelles intentions d’un régime désespéré et aux abois, paniqué à l’idée de la mise en œuvre imminente du mot d’ordre de désobéissance civile lancé par le président Henri Konan Bédié » du Pdci.
L’opposition ivoirienne juge la candidature de M. Ouattara pour l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 d' »anticonstitutionnelle ». Pour elle, le chef de l’Etat brigue un « troisième mandat », interdit par la Constitution. De son côté le Rhdp (pouvoir) estime que c’est le premier mandat de M. Ouattara dans la 3e République.
AP/ls/APA