Des députés de l’opposition ivoirienne issus du groupe parlementaire « Rassemblement » ont exprimé mardi à Abidjan leur « indignation» et réclament des explications aux autorités ivoiriennes après «l’arrestation manquée de Guillaume Kigbafori Soro, ex-président du parlement ivoirien en Espagne par Interpol».
« Le groupe parlementaire Rassemblement élève une vive protestation et exprime son indignation devant de tels traitements à l’égard d’une haute personnalité ivoirienne. Le groupe parlementaire Rassemblement se saisit de ces problèmes et décide de formuler deux questions orales avec débats aux ministre de la sécurité et au ministre des Affaires Étrangères de Côte d’Ivoire afin de réclamer des explications et situer les responsabilités des autorités ivoiriennes », a déclaré dans une conférence de presse, le député Alain Michel Lobognon qui était en compagnie de plusieurs parlementaires proches de M. Soro.
« Le groupe parlementaire Rassemblement décide d’envoyer des missions d’informations auprès des représentations diplomatiques en Côte d’Ivoire, des États-Unis, de l’Espagne, de la France et de l’Union Européenne afin d’inviter les autorités de ces pays à dénoncer toutes les manœuvres dilatoires en cours contre un citoyen ivoirien», ajoute M. Lobognon exigeant la « délivrance sans délai» du passeport ordinaire ivoirien de M. Soro.
Poursuivant, les députés de ce groupe parlementaire qui ont réaffirmé leur « soutien indéfectible » à M. Soro, ont décidé de conduire des délégations sur l’ensemble du territoire national « pour tenir informé le peuple souverain de Côte d’Ivoire des manœuvres en cours contre l’un de ses fils».
Samedi dernier à Valence en Espagne au cours d’une rencontre avec ses compatriotes, M. Soro a révélé que dans la nuit du 07 au 08 octobre 2019, des policiers espagnols armés de pistolets automatiques et de Talkies-walkies ont fait irruption à la chambre 521 de l’hôtel El Palace de Barcelone où il séjournait avant de rejoindre Valence, prétextant exécuter un mandat d’arrêt émis par Interpol.
A cette même rencontre, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne a dit à ses partisans que son visa d’entrée aux États-Unis d’Amérique délivré le 1er novembre 2018 et valable jusqu’au 30 octobre 2019 a été annulé sans aucune forme de procès.
Ses avocats américains ont pu établir que le visa diplomatique a été obtenu en 2018 grâce à une exemption liée à son statut de président du parlement ivoirien, car il apparaît clairement qu’il est, depuis peu, frappé d’inadmissibilité aux États-Unis au motif qu’il serait mêlé à des entreprises terroristes.
Guillaume Soro, rappelle-t-on, a démissionné de la présidence du parlement ivoirien depuis février dernier pour divergence d’opinion avec le président ivoirien Alassane Ouattara. Depuis lors, il a rejoint l’opposition et affiche de plus en plus son intention de briguer la magistrature suprême du pays en 2020.
LB/ls/APA