Le cinquantenaire l’Organisation internationale du cacao (ICCO) a été célébré ce mardi 3 octobre 2023 à Abidjan, en présence du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara et du président ghanéen Nana Akufo-Addo.
« Ce cinquantenaire doit être l’occasion d’un dialogue franc et ouvert. Il nous faut changer de paradigme car le monde change et les consommateurs également », a déclaré le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, dans un discours.
Pour Patrick Achi, « dans les années à venir, il faudra porter plus encore l’effort sur la création de valeur dans les pays producteurs afin d’accroître la richesse de nos pays, de lutter contre la pauvreté et de créer massivement des emplois pour notre jeunesse ».
La célébration du cinquantenaire de l’Organisation Internationale du Cacao, était couplée avec celle du 10ème anniversaire de l’Agenda Global du Cacao. La Côte d’Ivoire, leader mondial du cacao avec plus de 2,2 millions de tonnes, abrite le siège de l’ICCO.
« En dépit des efforts énormes et indéniables fournis par l’ICCO, que nous voudrions de nouveau saluer, et malgré l’acharnement continu des producteurs, cette plateforme d’échanges entre producteurs et consommateurs dont les objectifs sont entre autres de promouvoir la consommation du cacao et d’améliorer les revenus des producteurs n’a pas toujours été au rendez-vous de ses attentes », a dit M. Patrick Achi.
Le Premier ministre ivoirien, par ailleurs, démontré qu’en 1976 les prix de la fève étaient de 2,5 dollars le Kg, et si l’on tenait compte de l’inflation, les prix en 2022 seraient de 13 dollars le Kg, mais ils sont restés à 2,5 dollars en 2022, soit cinq fois moins que ce qu’ils auraient dû être.
Pendant ce temps, poursuivra-t-il, le prix de la plaquette de chocolat a été multiplié par 10 en 30 ans, passant de 6,3 dollars le kilogramme en 1990 à 70 dollars aujourd’hui. Et, « le premier sentiment que ces chiffres inspirent, c’est la faible part dans la chaine de valeurs qui revient à celui dont la pénibilité du travail est la plus grande ».
La Côte d’Ivoire et le Ghana, respectivement premier et deuxième producteurs mondiaux avec une production cumulée de plus de 63% de l’offre mondiale, conjuguent leurs efforts, dans une responsabilité collective, afin de faire bénéficier leurs producteurs de revenus plus importants.
Dans ce contexte, ils ont institué le Différentiel de revenu décent (DRD) qui représente un montant supplémentaire de 400 dollars par tonne sur le prix du cacao. Ce différentiel est aujourd’hui entièrement versé aux cacaoculteurs, permettant d’amortir les effets néfastes de la fluctuation des prix internationaux.
Ces 400 dollars viennent en sus du prix du marché mondial déterminé par les lois de l’offre et de la demande. Il a par ailleurs renseigné que concernant la chaine des valeurs complète du cacao, de la fève à la tablette de chocolat, elle, représente environ 145 milliards de dollars par an.
« Si la Côte d’Ivoire, qui produit un peu plus de 40% de la matière première au niveau mondial, pouvait capter seulement 10% de la chaîne des valeurs totale, cela représenterait environ 15 milliards de dollars par an, soit un accroissement de 25% de son PIB uniquement sur la spéculation du cacao », a-t-il estimé.
AP/APA