Le Patronat ivoirien et l’Organisation internationale du travail (OIT) ont échangé avec les Organisations professionnelles et des acteurs économiques sur les actions pour éliminer le travail des enfants
Pour lutter efficacement contre la traite des enfants, la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci) et le l’Organisation internationale du travail (OIT) ont décidé d’organiser un atelier de dialogue avec les organisations d’employeurs et les entreprises privées.
Cet atelier s’est tenu dans le cadre du projet « Accélérer l’action pour l’élimination du travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement en Afrique (Accel Africa) ». Il est financé par les Pays-Bas et vie à terme l’éradication de la traite et de l’exploitation des enfants.
Ces assises ont eu lieu du 20 au 21 avril 2023 à Bonoua, au Sud-est d’Abidjan. L’atelier, qui a porté sur les défis de la lutte contre le travail des enfants en Côte d’Ivoire a également réuni les entreprises des secteurs de l’or, du palmier à huile et de l’hévéa, ainsi que les groupements professionnels du secteur agricole.
Il visait à appuyer la mise en place de l’Initiative du secteur privé pour la lutte contre le travail des enfants et le travail forcé en Côte d’Ivoire, ITEF-CI, afin de parvenir à des recommandations d’actions pour renforcer l’action du secteur privé dans la lutte contre le travail des enfants.
Cette séance de travail a permis de générer des recommandations pour le renforcement des actions du secteur privé dans la lutte contre le travail des enfants, tout en tenant compte des opportunités de collaboration dans le cadre des initiatives de l’OIT pour la lutte contre le travail des enfants en Côte d’Ivoire.
Au cours de ces assises, les participants ont validé les recommandations de l’étude d’évaluation et d’identification des besoins en renforcement de capacités des organisations d’employeurs et des entreprises du secteur privé identifiées.
Les participants ont été instruits sur le cadre des nouvelles initiatives de lutte contre le travail des enfants mises en œuvre par le Bureau de l’OIT. M. Frédéric Lapeyre, directeur pays du Bureau de l’OIT a lancé un appel aux organisations professionnelles et aux entreprises afin de s’inscrire dans l’action pour éliminer le travail des enfants.
Il a rappelé que l’OIT dispose de Normes internationales du travail, des recommandations et divers instruments de politiques dont l’application par les Organisations d’employeurs et les entreprises, qui peuvent leur permettre de faire face aux obligations en matière de développement durable.
M. Edouard Ladouyou, chef de département Capital humain et relations sociales de la CGECI, s’est réjoui de ce dialogue avec les organisations d’employeurs et les entreprises privés, tout en rassurant les partenaires de l’OIT sur l’engagement du Patronat Ivoirien à mettre au cœur de ses actions les questions de développement durable. Ce d’autant que cette organisation est membre de l’OIT et de l’Organisation internationale des employeurs (OIE).
A ce titre, elle jouit d’un mandat dans l’application par la Côte d’Ivoire des Normes internationales liées au travail des enfants et le travail forcé, a-t-il ajouté. Par ailleurs, elle participe au Réseau mondial des entreprises sur le Travail forcé de l’OIT.
Selon l’enquête nationale sur la situation de l’emploi et du travail des enfants (2013), réalisée avec le soutien du Bureau de l’OIT, 28,2% des victimes (soit un peu moins de deux millions de filles et de garçons) âgés de 5 à 17 ans sont engagés dans des activités économiques.
Les secteurs les plus touchés sont l’agriculture (53,4% des enfants) et les services (35,6%). Environ 20% des enfants (toujours âgés de 5 à 17 ans) sont impliqués dans le travail des enfants, dont les trois quarts ont moins de 14 ans.
AP/APA