C’est dans un contexte marqué par la violence et la propagation du coronavirus qui a déjà fait un mort, que se sont déroulés ce dimanche le premier des élections législatives au Mali
Les électeurs se sont rendus aux urnes pour élire leurs 147 députés en deux tours (29 mars et 19 avril ) qui doivent siéger à l’Assemblée Nationale. Si dans certains bureaux de vote des gels hydro alcooliques sont disposés, il faut noter que toutes les dispositions n’ont pas été prises par les autorités pour éviter la propagation du coronavirus.
Président de bureau de vote à Hamdallaye en commune IV du district de Bamako, Mamadou Sacko indique avoir lui-même « acheter les gels hydro alcooliques et les cache-nez pour les agents de son bureau » car à leur arrivée « il n’y avait pas de kits hygiéniques ».
Moins de 20% de taux participation à la mi-journée
A 16 heures, le taux de participation compilé par la synergie d’observation de la société civile était de 17,2%. Fall Assétou Wagué fait partie des rares électeurs à avoir fait le déplacement dans son centre de vote à Lafiabougou en commune IV du district de Bamako. « Le coronavirus ne doit pas nous empêcher de voter, il faut juste prendre ses précautions pour venir accomplir son devoir citoyen sans quoi demain tu ne pourras pas critiquer l’action de ceux qui ont été élus par d’autres. Raison pour laquelle chacun doit voter et retourner chez lui calmement » dit-elle pour justifier son déplacement.
Agent de la poste, Yoro Hady, l’index imbibé d’encre, indique que son acte civique est motivé par la volonté de « remplacer une Assemblée Nationale dont le mandat a expiré depuis décembre 2018 ». En votant, il pense avoir mis fin à l’ « illégitimité des députés ».
La Synergie des Associations de la société civile avec plus de 1000 observateurs déployés sur l’ensemble du territoire national, note avec satisfaction l’opérationnalisation des bureaux de vote. « Nous avons constaté que 90% des bureaux de votes ont ouverts à 08 heures c’est qui est déjà un motif de satisfaction » indique, Dr Ibrahima Sangho, chef de mission de la synergie.
Il faut noter que le scrutin législatif a été entaché par l’enlèvement du chef de l’opposition malienne Soumaila Cisse a Tombouctou, alors qu’il se rendait dans son village de Niafunke pour la campagne électorale. Du personnel et du matériel électoral ont été enlevés dans certaines régions du Nord du pays et une voiture a sauté sur une mine dans le cercle de Niafunké dans la région de Tombouctou faisant neuf morts.
MDS/cgd/APA