A Madagascar, un « traitement traditionnel efficace » fait à base d’Artemisia, un anti-paludéen, procure des « tests cliniques encourageants » face au Covid-19.
Dénommé « CVO ou Covid-Organics », il a été mis au point par une équipe de chercheurs de l’Institut malgache de recherches appliquées (IMRA), avec l’appui de chercheurs aux Etats-Unis et en Chine.
Face à la pandémie de Covid-19, la solution viendra-t-elle de Madagascar ? Le 19 avril, le président Andry Rajoelina a annoncé qu’un traitement efficace contre le coronavirus a été mis au point par l’Institut malgache de recherches appliquées (IMRA).
Andry Rajoelina en est convaincu : son pays a un rôle à jouer à l’échelle mondiale pour endiguer le Coronavirus. Après avoir évoqué sans le nommer un remède miracle à base de plantes traditionnelles le 8 avril dernier, le président malgache a officialisé le 19 avril le lancement d’un traitement élaboré par les chercheurs de l’Institut malgache de recherches appliquées (IMRA).
« Aujourd’hui, chers compatriotes, j’annonce officiellement que les essais du remède traditionnel amélioré́ produit par l’IMRA contre le virus ont été efficaces. Nous pouvons dire que des effets bénéfiques ont été observés sur les patients atteints de Covid-19 à Madagascar», a-t-il déclaré lors de son intervention sur la chaîne TVM.
Cette annonce intervient au terme d’une étude de plus d’un mois, menée par une équipe de chercheurs de l’IMRA, avec l’appui du gouvernement malgache et de chercheurs aux Etats-Unis et en Chine qui ont collaboré avec la Grande Ile dans le processus de fabrication de ce traitement.
Traitement préventif et curatif
Après des premiers tests cliniques encourageants, le 20 avril marque ainsi le début de l’administration à l’échelle nationale du « CVO ou Covid-Organics », remède traditionnel amélioré composé d’Artemisia et de plantes médicinales malgaches. Ce traitement sera dans un premier temps administré aux élèves avant leur retour à l’école à titre préventif, afin de renforcer leur système immunitaire.
Un mois après l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire, dans un contexte de déconfinement progressif, l’annonce de la production locale de ce remède de pharmacopée traditionnel amélioré a été l’occasion d’en clarifier la composition.
Ce remède associant la plante médicinale Artemisia annua comme base de traitement préventif et curatif du Covid-19, à d’autres plantes médicinales endémiques, a prouvé son efficacité preuve sur des patients atteints du virus dans la Grande Ile.
A ce jour, le pays compte 39 patients guéris grâce à ce remède, et enregistre aucun décès.
Artemisia, un anti-paludéen notoire
L’Artemisia annua est une plante largement utilisée et connue pour son efficacité dans la lutte contre le paludisme, que le Pr Albert Rakoto Ratsimamanga, fondateur de l’IMRA, a été le premier à étudier à Madagascar.
Les chercheurs de l’IMRA se sont basés sur les travaux qu’ils mènent depuis des années contre le paludisme pour élaborer le Covid-Organics, alors que les essais cliniques basés sur la chloroquine, autre traitement antipaludique, constituent une autre piste prometteuse à l’échelle internationale.
Très tôt, Madagascar a démarré un protocole de bithérapie basée sur la chloroquine et l’azythromycine en associant avec un traitement préventif et curatif basé sur des plantes médicinales. La population malgache étant adepte de la médecine traditionnelle, cela a permis de révéler les vertus de certaines plantes médicinales dans le traitement du coronavirus.
Vers une validation à l’international ?
Pour asseoir la crédibilité de ce remède à l’international, Andry Rajoelina a annoncé le démarrage prochain d’essais thérapeutiques dans des laboratoires étrangers et des négociations sont actuellement en cours en ce sens.
Dans l’attente de précisions, ce traitement constitue incontestablement une piste intéressante tant en préventif qu’en curatif. Introduit à Madagascar dans les années 60, l’Artemisia a d’ores et déjà fait ses preuves en Chine et en Afrique contre le paludisme et la Chine l’a utilisée contre le Covid-19.
Si les résultats de l’étude malgache sont entérinés à l’échelle internationale, le CVO aurait le double avantage de ne pas nécessiter de chaîne de production lourde et de pouvoir être produit à grande échelle, le pays disposant du plus gros stock d’Artemisia au monde.
Cette avancée, à même de chambouler le consensus médical, pourrait bien propulser Madagascar sur le devant de la scène sanitaire internationale et constituer une manne pour le pays.
AP/ls/APA