Du 11 au 15 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, les sections Genre et affaires civiles de la MONUSCO ont organisé des rencontres d’échange en Ituri, réunissant des femmes des localités de Jina, dans le territoire de Djugu, et de Komanda, dans le territoire d’Irumu.
Près de cinquante participantes ont pris part à des rencontres, en Ituri, dont l‘objectif était de renforcer le rôle des femmes dans les mécanismes locaux de protection et de promouvoir leur implication dans les processus de paix.
Etaient également en présence des membres de la société civile, des représentantes d’associations de défense des droits des femmes, ainsi que des médiatrices de conflits formées par la MONUSCO.
Depuis 2018, la MONUSCO a formé 70 femmes médiatrices en Ituri, et ces dernières ont à leur tour formé plus de 150 autres femmes. Elles jouent un rôle clé dans la réduction des conflits au sein de leurs communautés et dans la promotion d’un environnement de paix.
À Komanda, Yvette Aunakialo, médiatrice formée par la MONUSCO, a témoigné des effets positifs de ces formations : « Nous avons appris à dialoguer, écouter et proposer des solutions pour prévenir les tensions violentes. Nos communautés traversent de nombreuses crises, mais nous sommes là pour les aider à les surmonter grâce à la médiation ».
Ces femmes ne se contentent pas de dialoguer, elles s’investissent également dans les mécanismes de protection des civils, comme les réseaux d’alerte communautaire et les comités locaux de protection.
Rencontres constructives à Jina et Komanda
Lors des échanges à Jina, les défis spécifiques rencontrés par les femmes ont été mis en lumière. Françoise Tabo, représentante des femmes de Jina, a notamment plaidé pour un soutien accru à l’entrepreneuriat féminin afin d’aider les femmes les plus vulnérables à éviter des situations précaires, les exposant ainsi à l’exploitation et aux abus.
À Komanda, les femmes ont évoqué la faible participation des femmes dans les décisions de sécurité.
« Bien que des groupes de dialogue existent, il reste encore beaucoup à faire pour encourager plus de femmes à s’impliquer. Beaucoup doutent encore que leur voix soit entendue et prise en compte », a partagé une participante.
Alain Rubenga, responsable de la section Genre de la MONUSCO à Bunia, a assuré que des efforts continueront d’être déployés pour surmonter ces défis.
« Une paix durable ne peut être atteinte sans l’implication de toutes et tous, hommes et femmes. Nous savons qu’il existe de nombreuses barrières freinant la participation des femmes. C’est pourquoi nous travaillons avec elles pour surmonter ces obstacles et garantir une meilleure participation aux processus de paix et de protection des civils », a-t-il précisé.
Un appel à l’action pour une paix durable
Ces rencontres ont également été marquées par la participation des Casques bleus népalaises à Jina et indonésiennes à Komanda. Elles ont partagé leurs expériences en tant que femmes impliquées dans le maintien de la paix et les défis rencontrés dans la défense des droits des femmes dans leurs pays respectifs. Leur témoignage a inspiré les participantes à renforcer leur rôle dans les dispositifs de sécurité.
L’engagement des femmes dans la consolidation de la paix est aujourd’hui un fait reconnu. Comme le souligne la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, aucune initiative de maintien de la paix ne peut réussir sans la participation active des femmes.
À travers ces échanges, la MONUSCO réaffirme son engagement à soutenir la participation des femmes dans les processus de paix et la protection des civils, en veillant à ce que leurs voix soient entendues et leurs actions reconnues.
TE/Sf/APA