Après Kidal et Tessalit, les soldats français quittent Tombouctou où ils avaient lancé huit ans plus tôt leur première intervention militaire au Mali.
Le 2 février 2013, François Hollande et l’ancien président de la transition Dioncounda Traoré lançaient l’intervention française au Mali pour libérer cette ville sainte de l’islam aux mains des jihadistes.
Si la mission de sécuriser la cité religieuse inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco a été plutôt réussie, cela n’a pas empêché les groupes jihadistes d’étendre désormais leur influence sur toute la bande du Sahel au Niger et au Burkina Faso. Et ce mardi 14 décembre 2021, marque la fin de l’opération française Barkhane au Mali.
Un départ qui ne signifie pas un désengagement de la France au Mali. Mais pour les Tombouctiens, la peur de cohabiter avec la menace jihadiste est désormais réelle. Les soldats de Barkhane ont cédé aujourd’hui leur dernière base militaire aux soldats maliens après Kidal et Tessalit. « On a formé les forces armées maliennes à la protection de l’emprise et au guidage aérien avant qu’ils nous relèvent », indique le capitaine Florian, commandant de l’unité chargée du désengagement de Tombouctou.
Avec ce retrait, Paris matérialise sa volonté de mettre fin à l’opération Barkhane qui lui coûte près d’un milliard d’euro par an (655 milliards FCFA). Le contingent français ne sera plus au-devant de la scène et va passer de 5000 hommes à 3000 hommes en 2022 et une réduction progressive s’opérera encore en 2023. Les soldats français seront davantage déployés dans la bande dite des « Trois frontières » (Mali, Niger, Burkina), considérée comme la principale zone d’influence des groupes jihadistes au Sahel.
La force spéciale « Takuba » (sabre, en langue touaregue) de l’Union européenne va désormais assurer la continuité et assister les forces armées maliennes dans les opérations antiterroristes. Ainsi, 600 soldats issus de huit pays (Belgique, Estonie, Italie, Pays-Bas, République tchèque, Portugal, Suède et France) de l’UE commencent à se déployer au Mali. Toutefois, Takuba dont le nombre va augmenter, ne pourra pas compter sur l’Angleterre qui ne fait plus partie de l’UE et l’Allemagne présent au Sahel mais dans le cadre de la force onusienne de la Minusma.
C’est dans ce contexte que le président français Emmanuel Macron est attendu au Mali le 20 décembre prochain, pour une première rencontre avec Assimi Goïta depuis sa prise de pouvoir. Une visite très attendue qui intervient après plusieurs mois de tensions diplomatiques entre Paris et Bamako.
CD/APA