La crise alimentaire catastrophique provoquée par la guerre en cours au Soudan était au centre d’une réunion de haut niveau organisée mercredi à New York, en marge du débat général de l’Assemblée générale des Nations unies.
La guerre civile fait rage au Soudan. Près de 18 mois après que des factions armées rivales ont commencé à s’affronter dans le pays, plus de 10 millions de personnes ont été déplacées, dont la moitié sont des enfants. L’Onu alerte sur ´la plus grave crise alimentaire au mondé. Près de 26 millions de personnes sont menacées de famine.
Lors d’une réunion mercredi au siège de l’Onu, la secrétaire générale adjointe par intérim des Nations Unies aux affaires humanitaires, Joyce Msuya, a déclaré que malgré les « efforts courageux des organisations humanitaires locales et internationales, nous ne pouvons tout simplement pas fournir un niveau d’assistance adéquat ».
« Ne nous retrouvons pas dans un an à regretter encore 12 mois de morts, de destructions et de souffrances insupportables. Engageons-nous aujourd’hui à prendre des mesures concrètes et urgentes pour protéger et soutenir les civils au Soudan », a-t-elle ajouté, tout en dénonçant les « 17 mois d’enfer » au cours desquels des milliers de civils ont été tués, des communautés entières déplacées et privées de nourriture, des enfants traumatisés, des femmes violées et maltraitées.
Selon Mme Msuya, une action internationale décisive est urgente pour arrêter les massacres et venir en aide aux victimes. « Nous avons besoin d’un accès humanitaire à tous ceux qui en ont besoin, par tous les moyens nécessaires, d’un financement accru pour la réponse, d’engagements fermes pour protéger les civils et, surtout, de mesures réelles et inclusives pour mettre fin à cette guerre ruineuse », a-t-elle indiqué.
Depuis avril 2023, les Forces armées soudanaises (FAS), dirigées par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, et les Forces de soutien rapide (FSR), commandées par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », s’affrontent quotidiennement dans ce qui est devenu une guerre d’usure, à intensité variable, mais dont les civils paient le prix fort.
Les avertissements répétés des humanitaires de l’Onu et les appels du Conseil de sécurité à la fin des hostilités n’ont pas mis un terme à la violence, bien que les pourparlers de paix menés en Suisse en août, sous l’égide des États-Unis et des médiateurs de l’Égypte, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, aient abouti à des engagements visant à accroître l’accès de l’aide depuis le Tchad à l’ouest et depuis Port Soudan à l’est.
Selon les agences humanitaires de l’Onu, cette situation d’urgence constitue désormais la plus grave crise alimentaire au monde. Près de 26 millions de personnes souffrent déjà de faim aiguë au Soudan. « Sans aide d’urgence, des centaines de milliers de personnes pourraient mourir », a déclaré le Programme alimentaire mondial (PAM) lors d’une conférence de presse à Genève mardi.
ODL/Sf/te/APA