Catriona Laing, la Représentante spéciale des Nations Unies pour la Somalie, indexe le groupe extrémiste Al-Shebab.
En Somalie, l’insécurité persiste. À Laascaanood, dans la région de Sool (Nord), les civils paient un lourd tribut aux combats. Lors d’un briefing hier jeudi avec les ambassadeurs à New York (États-Unis), la Représentante spéciale des Nations Unies pour la Somalie, Catriona Laing, a affirmé que le pays de la Corne de l’Afrique traverse « une période critique ».
« L’année dernière, nous avons constaté la plus forte augmentation du nombre de victimes civiles depuis 2017. Malheureusement, les premières données indiquent une tendance similaire en 2023 avec 1289 victimes civiles enregistrées jusqu’à présent », a-t-elle précisé.
Dans le centre de la Somalie, l’armée régulière et les milices claniques alliées ont lancé une offensive contre les rebelles islamistes shebabs pour reprendre les territoires qu’ils contrôlent. Le succès a été au rendez-vous dans un premier temps, mais il y a eu aussi des revers.
En représailles, « Al-Shebab a accru l’utilisation de roquettes de 107 mm, notamment à Mogadiscio. Il a également mené des attaques ciblées contre des personnalités politiques somaliennes de premier plan », a mentionné Catriona Laing.
La Représentante spéciale, qui dirige également la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (Manusom), a mis l’accent sur la collaboration avec le gouvernement à travers un programme conjoint pour la participation des femmes à la consolidation de la paix.
Il s’agit notamment du renforcement du rôle des femmes en tant qu’artisanes de la paix, du renforcement de leurs capacités pour augmenter leur nombre au parlement et du renforcement des cadres juridiques contre la violence sexuelle.
« J’ai récemment rencontré des dirigeantes somaliennes courageuses. J’ai entendu parler de leur travail de pionnier visant à garantir aux femmes un rôle important dans des domaines critiques, de la politique au changement climatique », a déclaré Catriona Laing.
Poursuivant, elle a souligné que « la situation humanitaire dans le pays reste profondément préoccupante, avec près de quatre millions de personnes confrontées à la faim et environ 1,2 million d’individus déplacés ».
La situation pourrait se détériorer à cause de l’intensification des pluies de Deyr (d’octobre à décembre) et de l’effet climatique d’El Niño, entraînant des inondations susceptibles de plonger des centaines de milliers de personnes supplémentaires dans l’insécurité alimentaire.
« Il est crucial de s’attaquer aux causes profondes de la crise et d’intégrer l’adaptation climatique. Il est urgent de mobiliser des ressources pour le Plan de réponse humanitaire 2023, qui reste anormalement sous-financé », a insisté Catriona Laing.
La Représentante spéciale des Nations Unies en Somalie a noté, en outre, les progrès accomplis dans la quête pour l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) d’ici décembre, ainsi que l’adoption du projet de loi sur l’audit national à cet égard.
L’Initiative PPTE de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI) vise à aider les pays les plus pauvres de la planète à gérer leur fardeau de la dette et à garantir des ressources suffisantes pour les services clés et le développement.
ID/te/APA