La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a déclaré jeudi qu’elle avait accepté de travailler en étroite collaboration pour lutter contre l’insurrection terroriste qui sévit dans la province de Cabo Delgado au Mozambique, mais est restée muette sur la nature de l’intervention régionale qu’elle prépare.
Dans un communiqué publié après le sommet extraordinaire de sa double troïka tenu à Maputo, la capitale mozambicaine, la SADC a réaffirmé sa solidarité avec le gouvernement mozambicain dans ses efforts pour lutter contre l’escalade de l’insurrection à Cabo Delgado, « qui est également une menace pour la région australe de l’Afrique ».
« Le sommet a noté les progrès accomplis dans la recherche d’une solution durable au terrorisme et aux actes d’extrémisme violent dans la province de Cabo Delgado, et a examiné la réponse régionale proposée en soutien à la République du Mozambique », a déclaré le bloc sous-régional dans le communiqué publié jeudi soir.
La SADC est cependant restée silencieuse sur les détails de la réponse commune qu’elle envisage, même si un précédent sommet similaire tenu début avril avait recommandé le déploiement de forces spéciales de la SADC dans cette région mozambicaine en proie à des attaques menées par des insurgés affiliés à l’Etat islamique (EI) et qui ont font des ravages depuis octobre 2017.
Le président du Mozambique, Filipe Nyusi ne serait pas favorable à l’idée d’une force d’intervention régionale à part entière, préférant plutôt que son gouvernement gère seul, certains aspects de la réponse qui relèvent de sa souveraineté.
Le sommet de jeudi a été suivi par les présidents du Malawi, du Mozambique et de la Tanzanie – qui forment la Troïka au sommet de la SADC – et du Botswana, de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe, qui constituent la Troïka de l’Organe de la SADC sur la politique, la défense et la sécurité.
La réunion a été convoquée à la suite d’une récente vague d’attaques contre des civils et des installations gouvernementales par des insurgés connus localement sous le nom d’Al-Shabab, mais qui n’aurait aucun lien avec le groupe éponyme somalien qui a fait allégeance à Al-Qaïda.
En attendant, le Sommet de la double Troïka de la SADC a convenu de convoquer un sommet extraordinaire avant le 20 juin au Mozambique, pour discuter de l’insurrection de Cabo Delgado et d’autres questions plus larges portant notamment sur l’intégration régionale.
JN/fss/cgd/APA