Le Premier ministre malien a contesté les sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de la France visant des autorités maliennes.
Devant des cadres de l’administration publique malienne, Choguel Maïga a soutenu que « ni Paris ni la Cédéao ne tiennent compte de la réalité du Mali » en prenant des sanctions. Pendant que certaines autorités maliennes y voient la main de la France, le Premier ministre apporte la réplique. « La Cedeao nous a opposé la réalité des textes. Nous lui avons opposé le principe de la réalité du terrain. Nous sommes prêts à aller aux élections, mais en ayant procédé auparavant, comme elle a eu à nous le recommander du reste, dans un passé récent, à un amendement des textes afin d’éviter les crises politiques et les contestations postélectorales répétitives ».
Le chef du gouvernement malien balaie toutefois les rumeurs d’un bras de fer entre le Mali et l’Organisation intergouvernementale. « D’aucuns ont parlé de bras de fer entre l’organisation subrégionale et nous. Il n’en est rien. D’autres ont parlé d’étouffement. Nous nous posons la question : quel intérêt des pays que nous considérons tous comme des pays frères ont-ils à nous étouffer ? » a-t-il expliqué.
A l’endroit de la France, Choguel Maïga a invité l’ancienne puissance colonisatrice à comprendre les « aspirations profondes » des Maliens. « Nul n’est mieux placé que la France pour comprendre nos aspirations profondes. N’est-elle pas celle qui, mettant fin à l’absolutisme royal, a inspiré aux peuples le droit de penser et d’agir par eux-mêmes et pour eux-mêmes contre les puissants et les tortionnaires ? » rappelle-t-il
La France, « patrie des droits de l’Homme et du Citoyen
peut-elle vouer aux gémonies des hommes aspirant à se prendre en charge hors de toute tutelle étrangère ? » s’interroge Choguel Maïga. Entre les deux pays affirme-t-il, « les liens sont si solides qu’ils résisteront aux humeurs passagères ».
S’il se dit que Paris cherche à conserver son influence politique, économique et diplomatique au Mali, « la Russie est un allié traditionnel » lance Choguel Maïga. « L’on a essayé de nous dissuader de nouer un partenariat avec la Russie. C’est vite oublier les données de notre histoire contemporaine. Peu de pays dépassent l’ex-URSS dans la mobilisation de l’aide au développement en faveur du Mali ».
Enfin, le Premier ministre malien a soutenu que le « Mali n’est pas isolé et ne sera jamais isolé » car il bénéficie aujourd’hui de l’appui multiforme de plusieurs pays.
CD/APA