La junte malienne peut désormais prolonger la période de transition de six mois à cinq ans selon les conclusions des « Assises nationales de la refondation ».
C’est une décision qui risque de faire grand bruit au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Alors que les autorités de la transition étaient sous pression des dirigeants ouest-africains pour fournir un chronogramme électoral au plus tard le 31 décembre 2021, les conclusions issues des « Assises de la refondations » donnent désormais carte blanche au chef de l’Etat, Assimi Goïta pour prolonger l’actuelle transition des militaires de « six mois à cinq ans ».
« Les participants se sont prononcés pour la prorogation de la transition afin de pouvoir réaliser les réformes institutionnelles structurantes et permettre des élections crédibles, équitables et transparentes. Les délais avancés varient de six mois à cinq ans », indique un rapport final lu jeudi à l’issue des Assises.
Les conclusions des Assises de la refondation qui ont duré trois semaines, ont recommandé des réformes institutionnelles et politiques avec « l’élaboration d’une nouvelle Constitution avec un nombre réduit d’institutions, la mise en place d’un Sénat et d’une Cour des comptes, l’élaboration d’un mécanisme constitutionnel de destitution du président de la République en cas de forfaiture ».
Parmi les autres résolutions figurent « la recomposition du conseil national de transition, la création d’un organe unique de gestion des élections ainsi que la relecture de l’accord pour d’Alger et l’accélération de sa mise en œuvre ».
Présent lors de cette journée de restitution, le président de la transition Assimi Goïta a promis de mettre en œuvre « les recommandations des Assises nationales » avant d’ajouter que « le gouvernement mettra en place un chronogramme visant à assurer un retour constitutionnel apaisé et sécurisé ».
Le chef de l’Etat malien a par ailleurs rassuré la Cedeao, appelant l’organisation sous-régionale a plus de « soutien et de solidarité pour permettre au peuple malien d’atteindre ses objectifs de développement ».
CD/APA