Des personnes contactées par APA depuis la capitale, Bissau, confient que le calme y est revenu, après le putsch avorté du 1er février 2022.
Sorti indemne d’un coup d’Etat avorté, le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló parle d’un « un acte isolé, très bien préparé ». Il a ensuite déclaré que la situation « était sous contrôle ». Pour constater la situation sur le terrain, APA est entrée en contact avec un résident à Bissau. « Le calme est revenu à Bissau et les banques et commerces ont repris ce matin. Évidemment, il y a une certaine forme de crainte. Mais nous sommes habitués maintenant à ces coups d’Etat », dit-il au bout du fil.
Notre interlocuteur précise que ces genres d’évènements opposent souvent les militaires. « D’habitude cela se passe surtout entre les militaires. Les civils et les banques ne sont pas souvent attaqués dans ces genres de situation », poursuit-t-il, rappelant les sanglants événements de 2009. « Cette année-là, le chef d’Etat-Major (Batista Tagme Na Waie) était tué. Le lendemain, c’était le tour du président Nuno Vieira d’être assassiné par des militaires. Il y avait une grande tension à Bissau. Mais cela n’avait pas empêché les populations de vaquer à leurs occupations dès le lendemain. Tout juste pour vous confirmer que les coups d’Etat font partie de nos habitudes quotidiennes ».
Un autre résident à Bissau raconte la journée du mardi 1er février : « Il y a eu des combats violents pendant plusieurs heures. On entendait des coups de feu. Évidemment, il y avait un sentiment de peur, parce qu’on ne savait réellement ce qui se passait dehors. On voyait juste des voitures avec des militaires qui circulaient dans les rues. »
Selon d’autres témoignages, des hommes en armes sont entrés, hier en début d’après-midi, dans le Palais du gouvernement, qui abrite les différents ministères. Le président et son gouvernement y tenaient un Conseil des ministres extraordinaire. Des tirs nourris ont ensuite été entendus devant la résidence et les combats auraient duré plusieurs heures.
Le président Embaló, en poste depuis décembre 2019, lie cette énième tentative avortée à sa volonté de lutter contre la corruption et le narcotrafic. « Quand j’ai été élu président de la République, je défends deux choses : la lutte contre la corruption et le narcotrafic. J’en connaissais le prix. Il y a eu beaucoup de morts. Ce n’était pas seulement une tentative de coup d’Etat mais aussi de tuer le président de la République et tout le cabinet. Mais ils n’ont pas réussi à entrer dans le Palais. Je félicite nos forces de défense et de sécurité », a-t-il indiqué quelques heures après le coup d’Etat avorté.
CD/APA