Le chef de la diplomatie malienne attend de la France qu’elle « clarifie ses positions et ses appréciations par rapport aux autorités de la transition ».
« Il y a un différend sur le plan politique et diplomatique avec la France » a déclaré Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali après la demande d’expulsion notifiée à l’ambassadeur français à Bamako, Joël Meyers. « Ce que nous avons souhaité en demandant le départ de l’ambassadeur c’est qu’il puisse quitter le Mali, en attendant que les autorités françaises clarifient leurs positions et leurs appréciations par rapport aux autorités de la Transition », a détaillé le chef de la diplomatie malienne.
Le ministre malien a expliqué qu’ il y a « certainement un différend sur le plan politique et diplomatique que nous travaillons à régler. Nous n’admettons pas que vous soyez là et continuez à traiter les autorités d’illégitimes. Je tiens à préciser qu’il s’agit d’une position de principe parce que cette position de la France est contraire au principe d’amitié, de relations amicales entre les pays. »
Selon Abdoulaye Diop, cette mesure répond aux déclarations de plusieurs responsables politiques français à l’égard des autorités de la transition malienne. « Nous savons que la France, elle-même, aligne sa position à celle de la Cedeao qui n’a jamais remis en cause les autorités de la Transition, ni l’Union Africaine et les Nations unies, ni même l’Union européenne. Donc, la France est le seul pays dans cette posture d’attaques directes contre la légalité et la légitimité des autorités de la Transition » a justifié le ministre malien.
Il précise toutefois que « les différends avec la France ne touchent pas les ressortissants français qui sont parmi nous, ni des entreprises françaises qui peuvent continuer à vaquer normalement à leurs occupations. Les Français restent les bienvenus au Mali, donc il n’y a pas de problème entre les populations françaises et les populations maliennes, ni ici, ni en France. »
L’ambassadeur de la France à Bamako est sommé de quitter le Mali dans les 72 heures à compter de la notification reçue le 31 janvier 2022. Une mesure « liées aux déclarations outrageuses qui ont été formulées à l’endroit des autorités de la transition », jeudi 27 janvier, par le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.
CD/APA