Le capital humain constitue un facteur fondamental pour faire face aux crises multiformes, selon les acteurs du monde des finances.
Pour amener les étudiants à comprendre les enjeux du monde des finances, l’Université Soumaré, sise à Cocody, dans l’Est d’Abidjan, a institué des « Journées de l’investissement et de l’épargne », dont la première édition s’est déroulée du 5 au 6 mars 2024.
La deuxième journée a enregistré un panel d’échange autour du thème « Le marché financier de l’UMOA face aux crises régionales et internationales », avec pour modérateur M. Yssouf Soumaré, le président-fondateur de cette université privée.
Le directeur exécutif de l’Association professionnelle des Sociétés de gestion et d’intermédiation (SGI) de l’espace UEMOA, Soualio Fadiga, a noté qu’en dépit de la crise au Sahel, en 2023, la capitalisation boursière du marché des actions a atteint 7 966,95 milliards de FCFA (+5,38 %) avec 46 sociétés cotées.
La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) a, en outre, enregistré une capitalisation du marché obligataire de 10 302,27 milliards Fcfa, en hausse de 15,41%, avec l’admission de 27 lignes obligataires représentant un montant de 2 680,19 milliards de FCFA.
De plus, la BRVM a franchi, le 12 septembre 2023, le cap des 8.000 milliards de FCFA de capitalisation du marché des actions. Avec cette performance, cette institution financière régionale se hisse au 5e rang des bourses africaines.
Les sanctions imposées par la Cedeao et l’Uemoa, en août 2023 au Niger, après la prise du pouvoir par le régime militaire, ont créé une « tension sur le marché obligataire », car le pays ne pouvait pas faire des opérations sur ses avoirs. Avec la levée de ces sanctions, l’économie nigérienne retrouve son souffle.
Cédric Kablan, directeur général de BNI Finance, a soutenu que sur le marché financier de l’UEMOA, « l’activité est très résiliente face aux crises ». D’ailleurs, en dépit de la crise sanitaire de Covid-19, les flux financiers ont connu un boom.
Pour sa part, le directeur général de l’Ecole nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée (ENSEA), Hugues Kouadio, a fait savoir que cette institution de formation d’excellence, à vocation régional, tient compte dans ses modules des exigences réglementaires.
Il partagera que les accords de Bâle II et Bale III, des exigences bancaires en vigueur dans l’espace UEMOA, ont raffermi l’écosystème financier. Toutefois, à cela, devraient être couplées les conférences, au-delà des formations professionnelles en continu.
Prof. Yssouf Soumaré, titulaire d’un Ph. D. In Business administration in finance de l’Université of British Columbia, au Canada, a fait remarquer qu’une forte mobilisation des ressources, en interne, contribue fortement à la résilience de l’économie.
Il a appelé les dirigeants à mettre le focus sur la finance climatique à l’effet de prendre en compte les besoins de consommation et mieux accompagner les entreprises et les populations face aux défis futurs des marchés financiers.
Au niveau de la Côte d’Ivoire, Hugues Kouadio, directeur général de l’ENSEA, a révélé que des analyses sont en cours, avec des hypothèses concernant un éventuel retrait de l’UMOA, des pays du Sahel, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Cependant, défendra-t-il, que l’union fait la force. Si d’aventure, le Mali, le Burkina Faso et le Niger devraient quitter l’Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa), alors il y aurait une négociation des futures relations à l’instar du Brexit.
L’Université privée Soumaré est une institution universitaire internationale avec un système d’enseignement nord-américain. Après avoir décroché des diplômes au Canada, Yssouf Soumaré, a créé cet établissement de formation en vue d’un transfert du savoir acquis dans l’hexagone.
AP/APA