La FAO et le ministère des Eaux et forêts accompagnent quatre villages de Grand-Béréby, dans le Sud-ouest du pays, dans le cadre d’une initiative communautaire de restauration de mangroves et d’ilots forestiers dégradés.
Cette opération, soutenue par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à hauteur d’environ 80.000 dollars US (48,33 millions Fcfa), a lieu dans une future réserve naturelle volontaire communautaire.
Une réserve naturelle volontaire désigne un espace créé à l’initiative d’une collectivité territoriale, d’un établissement public ou d’une personne de droit privé, sur le terrain lui appartenant pour la préservation d’un écosystème.
Les villages de Mani-Béréby, de Pitiké de Téklébo et de Kablaké situés dans la sous-préfecture de Grand-Béréby s’engagent ainsi à contribuer à la reconstitution du couvert forestier dans l’espace côtier ivoirien à travers des actions communautaires.
La FAO soutient cette Initiative dénommée « Restauration des mangroves de la future réserve naturelle volontaire de l’embouchure du fleuve Dodo Grand Béréby », portée par ces communautés villageoises à travers l’ONG Conservation des Espèces Marines (CEM).
Cette initiative participe à la mise en œuvre de la composante 3 du projet « Transformation globale des forêts pour les peuples et le Climat avec une composante en Afrique de l’Ouest, qui soutient la mise en œuvre du Plan de convergence des forêts de la CEDEAO adopté en 2013.
Le projet se déroule dans 15 pays d’Afrique de l’ouest dont la Côte d’Ivoire. Un protocole d’accord a été établi entre la FAO et l’ONG CEM, dans ce cadre, en février 2023 pour un montant d’environ 22 millions de FCFA.
Une année après le démarrage du protocole d’accord, M. Attaher Maïga, le représentant résident de la FAO en Côte d’Ivoire et son équipe apprécient de visu les premiers résultats concernant les activités de restauration de mangroves et d’ilots forestiers dégradés dans cette future réserve volontaire.
Alexandre Dah, le premier responsable de l’ONG CEM qui assure l’encadrement des communautés dans la mise en œuvre des activités, a indiqué que les communautés ont été sensibilisées sur le projet, notamment sur l’importance de l’environnement et de sa sauvegarde, ainsi que la relance des démarches d’obtention du certificat foncier collectif.
Les communautés villageoises ont été initiées à la récolte de propagules (pour constituer des mangroves), à la mise en place des pépinières et réalisé la restauration de 2 hectares de mangroves dans le village de Kablaké sur un objectif de 5 hectares.
En outre, plus de 20.000 pieds de palétuviers ont été aménagés pour la restauration de mangroves à Kablaké, 2.400 plants de types forestiers (fraké, framiré, niangon, acajou) et de types fruitiers (ahpi, cola, poivre). Des semences pour le reboisement de 5 ha de zones dégradées et la création de pépinières ont été réceptionnées.
Dans l’optique du renforcement des capacités pour la pérennité de l’initiative, des villageoises et villageois, constitués en groupements d’intérêt économique (GIE) ont été formés à la restauration des mangroves et à la création de pépinières, de plants forestiers et fruitiers.
Par ailleurs, plus de 16 volontaires ont été formés pour la récolte des propagules, la création de pépinières de plants forestiers et fruitiers, tandis que 18 volontaires ont été recrutés pour la promotion de l’écotourisme dans les villages de Mani, Pitiké, Kablaké et Téklébo depuis novembre 2023.
A terme, ce projet devrait avoir des retombées économiques pour les communautés avec l’accroissement des revenus des ménages à travers la vente des plants forestiers et fruitiers produits par les GIE, la vente des produits non ligneux qui seront issus du projet, ainsi que les services écotouristiques.
Au cours d’une réunion d’échanges avec la communauté de Mani Béréby, M. Attaher Maïga s’est félicité de ces résultats prometteurs. Il n’a pas manqué d’inviter les communautés concernées par l’initiative à être des ambassadeurs de la lutte contre le changement climatique.
« Le changement climatique n’est pas un slogan, c’est une réalité. Elle menace la biodiversité et même notre survie. Si nous ne prenons pas des actions maintenant pour freiner son avancée, c’est notre existence même qui est aussi menacée » a-t-il fait observer.
Edwige Natacha Nemlin, un ressortissant du village de Mani Béréby a sollicité l’implication de la FAO pour que la réserve naturelle volontaire communautaire de l’embouchure du fleuve Dodo dont la création est en cours soit une réalité.
Même son de cloche pour Gné Gnahoué qui pour sa part plaide auprès des autorités compétentes pour lever les contraintes qui ralentissent la délivrance du certificat foncier collectif sur le bloc de 5.000 hectares constituant la future réserve volontaire communautaire.
AP/APA