La Côte d’Ivoire fait des efforts importants pour réaliser un « véritable bond» de son taux de prévalence contraceptive qui se situe actuellement « autour de 21% », a annoncé mercredi dans un entretien à APA, Dr Kacou Akoman Yves Raoul du Programme national de santé de la mère et de l’enfant (PNSME).
« Aujourd’hui en 2019, à quelques mois de 2020, actuellement nous sommes autour de 21% » de taux de prévalence contraceptive, a déclaré Dr Kacou Akoman Yves Raoul, en marge d’un atelier organisé à Grand-Bassam par l’Organisation internationale Population Service International (PSI) pour définir des messages dans le cadre d’une campagne de communication pour le projet EMliss qui signifie «ma mère» en langue locale ivoirienne adjoukrou, mené dans les régions de Yamoussoukro, Bouaké et Daloa.
Reconnaissant que « le gap est énorme» par rapport à l’objectif de 36% d’ici fin 2020, il a souligné toutefois que «beaucoup d’efforts ont été faits». A propos de ces efforts, Dr Kacou Akoman Yves Raoul, a donné l’exemple au niveau du Partenariat de Ouagadougou.
Selon ce Partenariat, a-t-il expliqué, « le nombre de femmes que la Côte d’Ivoire devrait atteindre par rapport aux autres pays, nous l’avons atteint. Mais nous nous sommes donnés un objectif plus grand pour pouvoir aller au-delà ».
Le Partenariat de Ouagadougou a été lancé lors de la Conférence régionale sur la Population, le développement et la planification familiale tenue à Ouagadougou au Burkina Faso en février 2011 par les 9 gouvernements des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires techniques et financiers pour accélérer les progrès dans l’utilisation des services de planification familiale au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Togo.
Ce Partenariat est basé sur deux principes. Il mise sur une meilleure coordination entre les bailleurs de fonds pour optimiser leurs soutiens aux pays et également sur une collaboration et coopération aux niveaux national et régional pour remédier au taux élevé des besoins non satisfaits en matière de planification familiale.
L’objectif principal du Partenariat est d’atteindre au moins 2,2 millions d’utilisatrices additionnelles de méthodes de planification familiale dans les neuf pays concernés d’ici 2020.
En ce qui concerne l’atelier de Grand-Bassam, Dr Kacou a salué les axes stratégiques de communication qui ont été définis.
«Les activités qui sont à l’intérieur de ces axes stratégiques de communication que nous venons de déterminer peuvent participer en quelques mois à un véritable bond, puisque là, il s’agit de faire un appel aux populations pour susciter la demande », a poursuivi Dr Kacou, rassurant que « nous avons les capacités d’offrir les services aux populations ».
« Il faut aussi que les populations comprennent et qu’elles viennent. La mobilisation de la population peut nous permettre de faire un bond en quelques mois », a-t-il insisté.
Jean Sébastien Kouamé, le chargé du marketing et de la communication de PSI Côte d’Ivoire s’est félicité des résultats obtenus à l’issue de cet atelier qui a rassemblé pendant deux jours des journalistes de la presse imprimée, numérique, audiovisuelle, des communicateurs et l’agence de communication D and D.
« C’est une satisfaction parce que tous les participants ont répondu à l’appel de la contribution pour l’élaboration des messages. Nous avons eu des contenus qui pourront nous aider à sortir des messages très intéressants et à avoir une belle campagne de communication sur ces zones », a-t-il souligné.
« Le projet va jusqu’en 2021, mais ce qui nous permet d’être à l’aise est l’atteinte des résultats. Aujourd’hui, nous avons une phase qui va jusqu’en avril 2020 et qui sera pour nous une phase d’évaluation pour voir si on pourra tirer jusqu’en 2021. Jusqu’en avril 2020, il faudra donc performer, avoir de bons messages, avoir un retour très intéressant des populations » a ajouté M. Kouamé, saluant l’accompagnement de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Lancé en 2018, le projet EMliss cible toutes les femmes en âge de procréer de 15 à 49 ans vivant en milieu rural et péri-urbain des zones de Yamoussoukro, Bouaké et Daloa.
Il a pour objectif d’augmenter les connaissances des adolescentes et femmes en Santé sexuelle et reproductive et planning familial (SR/PF), mais aussi à accroître l’accès aux services et produits SR/PF des adolescentes et femmes de ces régions.
Renforcer les capacités des prestataires des centres de santé ruraux et urbains des régions de Yamoussoukro, Bouaké et Daloa en matière d’offre des services de SR/PF de qualité, figure également au nombre des objectifs à atteindre par ce projet.
Financé par le gouvernement Canadien à hauteur de quatre millions de dollars canadiens sur deux ans, ce projet est piloté par Population Service International (PSI).
Afin de réaliser ses objectifs, EMliss s’appuiera sur une diversité d’approches telles que le travail en partenariat avec les centres de santé et les centres sociaux, le système de «Mentorat» avec les Espaces sûrs, la mobilisation communautaire, etc.
LS/APA