Un séminaire de formation de jeunes leaders de plusieurs villes de la Côte d’Ivoire s’est ouvert, jeudi, à Yamoussoukro, dans la capitale politique et administrative ivoirienne.
Destiné à accompagner les participants dans la création de plateformes locales avec des mécanismes d’alerte précoces et de réponses aux rumeurs et discours de haine, ce séminaire de trois jours qui bénéficie de l’appui financier du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) est exécuté par le Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (Repprelci), la faîtière des médias numériques ivoiriens.
Trente jeunes venus d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne et de plusieurs villes de l’intérieur du pays, notamment Bouaké, Tiébissou, Bouaflé, Yamoussoukro et Toumodi participent à cette session de formation qui refermera ses portes, dimanche.
Les travaux, ouverts vendredi, à l’Hôtel des parlementaires de Yamoussoukro, regroupent des professionnels des médias, des jeunes leaders d’opinion, de communautés ethniques et religieuses ainsi que des représentants de ministères.
Engagé dans la lutte contre les fake news (fausses nouvelles), et doté d’une expertise dans l’éducation aux médias et à l’information ainsi que dans la sensibilisation citoyenne, le Repprelci promet de rester fidèle à ses missions d’organiser, structurer et promouvoir des médias numériques professionnels et de qualité en Côte d’Ivoire.
Selon son président, Lassina Sermé, l’objectif de ce séminaire de renforcement des capacités de jeunes leaders est de «doter ces derniers d’outils adéquats, de moyens techniques, stratégiques et pédagogiques dans un cadre d’échange et de dialogue en vue d’apporter des solutions durables pour la paix et la cohésion sociale, nécessaires pour un vivre-ensemble harmonieux dans nos communes, quartiers et villages ».
En effet, a poursuivi M. Sermé, les rumeurs et les discours de haine prennent en Côte d’Ivoire, des proportions parfois inquiétantes avec le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
« Les réseaux sociaux occupent la vie en jouant un rôle prépondérant dans tous les secteurs, obligeant les gouvernants et les acteurs du quatrième pouvoir que représente la presse à se lancer dans la recherche de stratégies de lutte contre ce vecteur qui trouble et déstabilise la quiétude de la population », a-t-il fait savoir, soulignant une jeunesse très active sur les réseaux sociaux qui se laisse parfois manipulée.
« L’appropriation d’une attitude adéquate face aux rumeurs et aux discours de haine peut nous conduire à un climat de paix durable », a conclu le président du Repprelci.
M. Peyogori Ouattara, Représentant la Représentante résidente du Pnud en Côte d’Ivoire Carol Flore-Smereczniak, a traduit l’engagement de son institution à accompagner l’initiative du Repprelci dans la recherche de solutions pour la paix.
Car, a-t-il expliqué, « le Pnud qui est une agence des Nations unies par excellence en charge des questions de développement est conscient de ce que il ne peut y avoir de développement s’il n’y a pas de paix ».
Pour le Représentant du Pnud, face aux messages « clivants sur la base de préjugés et de stéréotypes » qui foisonnent sur les réseaux sociaux, « il était temps de pouvoir entreprendre des initiatives pour pouvoir lutter efficacement contre les dérives constatées » sur ces plateformes numériques.
Pour lui, les journalistes et les leaders communautaires sont très bien placés pour mener à bien cette lutte quotidienne pour la paix et le développement. D’où l’intérêt particulier qu’accorde son institution aux résolutions qui sortiront de ce séminaire.
Le président de l’Observatoire de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologie (Olped), et éminent journaliste Zio Moussa a prononcé la conférence inaugurale sur le thème du séminaire « le jeune leader face aux rumeurs et discours de haine ».
Le premier module de ce séminaire consacré au cadre juridique des nouveaux médias a été animé par Dr Yves Youant, enseignant-chercheur à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.
Le second module intitulé, « la communication identitaire et non violente » a été présenté par Dr Salomé Djè de l’ONG Terre d’Union.
La journée de samedi sera meublée par le troisième module sur « les défis de la désinformation, outils et mécanismes de vérification de fake news », qui sera présenté par Mamady Kébé de la plateforme de lutte contre les fake news, ivoirecheck.com.
Le quatrième module est consacré à la Charte de bonne conduite des médias numériques de Côte d’Ivoire qui sera expliquée et commentée par le président de l’Olped, Zio Moussa.
La mise en place d’une plateforme locale d’alerte précoces et de réponses aux rumeurs et discours de haine constituera le cinquième module.
Créé en 2006, le REPPRELCI regroupe les acteurs de la presse numérique en Côte d’Ivoire. Cette faîtière des médias numériques ivoiriens s’est donnée pour mission d’organiser, structurer et de promouvoir l’écosystème de la presse numérique en Côte d’Ivoire.
PIG/ck/ls/APA