Les journaux sénégalais, parvenus mardi à APA, traitent essentiellement des obsèques du fondateur du groupe de presse Sud Communication.
Sud Quotidien, sous le titre « BT, à jamais », rend un vibrant hommage au Président Directeur Général du premier groupe médiatique privé au Sénégal. Pour Alassane Samba Diop, le Directeur d’iRadio et d’ITV, « si beaucoup de gens osent aujourd’hui entreprendre dans le journalisme, c’est grâce à Babacar Touré ».
Dans un tweet repris par ce journal, le président Macky Sall a déclaré que le défunt est un « journaliste chevronné et un pionnier dans l’entreprise de presse. Babacar Touré aura été de tous les combats pour la liberté et la démocratie ».
A en croire Le Quotidien, les « témoignages (sont) unanimes sur le fondateur du Groupe Sud (Communication) ». Ce journal indique que l’ancien président du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) était un « homme respecté partout, (un) conseiller avisé de chefs d’Etat ».
Poursuivant, Le Quotidien informe qu’ « après une vie bien remplie, il a été inhumé hier (lundi) à Touba (centre) ». Dans les colonnes de ce journal, l’ex-ministre de la Culture et de la Communication, Abdou Latif Coulibaly soutient que « la couverture par Sud FM des élections de 1996 a abouti à l’annulation d’une partie du scrutin à Dakar ».
C’est la raison pour laquelle, il a reçu « les hommages des différents pans de la République lors de la levée du corps à l’Hôpital Principal de Dakar (HPD) », rapporte Le Soleil. Dans le quotidien national, Abdoulaye Diop, l’actuel ministre de la Culture et de la Communication souligne que Babacar Touré « est resté jusqu’à la fin de ses jours un infatigable défenseur de la liberté de la presse et de la promotion des idéaux démocratiques ».
Ce fut un « hommage à un géant », fait savoir EnQuête, non sans mentionner que le célèbre prêcheur Ouztaz Alioune Sall a pleuré « à chaudes larmes » après l’inhumation. Selon ce quotidien, Babacar Touré a été « discret dans la vie comme dans la mort. (Son) œuvre a parlé pour lui, hier, de l’Hôpital Principal de Dakar à la (cité religieuse) de Touba où il repose à jamais ».
Pour sa part, L’Observateur s’intéresse à « la face cachée » de ce monument de la presse sénégalaise voire africaine. Après que ce journal a affirmé qu’il était « un médiateur de l’ombre », Maître Ousmane Sèye, avocat a rappelé que « pendant la crise ivoirienne, il a eu à jouer les bons offices entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. De même qu’en Guinée, il a eu à faire la médiation entre Alpha Condé et Cellou Dallein Diallo ».
Tout compte fait, note L’AS, « la classe politique regrette la perte d’un précurseur et fervent défenseur de la presse » là où, dans Libération, Mamadou Ibra Kane, le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (Cdeps) assure que « l’action de Babacar Touré et celle de ses confrères ont permis (le pluralisme) dans les médias au Sénégal. Ce sont ces germes de la pluralité qui ont ensuite (contribué) aux alternances politiques en 2000 et 2012 ».
Enfin, Vox Populi se fait l’écho d’un discours prononcé par Babacar Touré lors du décès de son ami et photographe à Sud Quotidien, Thiémokho Coulibaly : « Le cercueil qui est là, n’est rien d’autre qu’une caisse en bois. Ce n’est pas ça qui est important. Ce qui est essentiel, c’est que vous montriez, dans vos journaux et télévisions, le visage du défunt de son vivant pour que les gens se souviennent de lui et retiennent cette image ».
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